Un père “djihadiste” perd la garde de sa fille en Espagne

Le tribunal provincial de Madrid a ordonné la suppression de “l’autorité parentale” de Nabil Benazzou sur sa fille adolescente pour avoir tenté de la “radicaliser”. Bien que le jugement soit daté du 13 décembre 2021, il n’a été rendu public que mercredi.

Il fait suite à une demande de l’ancienne épouse de Benazzou, Raquel Alonso, qui l’a accusé d’avoir essayé d’endoctriner leurs deux enfants, notamment en leur montrant des vidéos d’exécutions horribles.

Bien que le couple ait deux enfants, la décision ne s’applique qu’à leur fille puisque leur fils a plus de 18 ans et n’est donc plus un enfant.

La fille a déclaré que Benazzou lui a dit “que si elle n’était pas musulmane, elle irait en enfer…, il lui a dit qu’elle devait prier tous les jours”, selon la décision de justice.

“Il voulait également la forcer à apprendre l’arabe et à prier, a forcé sa mère à ne pas la nourrir si elle ne le faisait pas, et lui a dit que lorsqu’elle aurait cinq ou six ans, elle devrait se marier.”

Les médias espagnols ont déclaré que c’était la première fois qu’un parent perdait la garde de son enfant pour avoir tenté de l’endoctriner avec des croyances djihadistes extrêmes.

Alonso, qui a écrit un livre sur ses expériences, “Marié à l’ennemi”, a déclaré que Benazzou, né au Maroc, s’est radicalisé en 2011 après la mort de son père.

Il a été arrêté en 2014 et deux ans plus tard, un tribunal espagnol l’a condamné à huit ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste, la Brigade al-Andalus, une branche espagnole d’Al-Qaïda.

Le tribunal a déclaré que le groupe recrutait et endoctrinait des “volontaires djihadistes” pour combattre au Moyen-Orient.

Après avoir divorcé de Benazzou, Alonso a fondé une association appelée ACREAVI, qui lutte contre l’extrémisme.