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Espagne

Seul le “oui” signifie “oui” : L’Espagne durcit la loi sur le consentement sexuel

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(FILES) Dans cette photo d’archive prise le 26 avril 2018, une personne brandit une pancarte sur laquelle on peut lire “Oui, c’est un viol” lors d’une manifestation à Madrid pour protester après que cinq hommes accusés d’avoir violé collectivement une femme lors du festival de course de taureaux de Pampelune, ont été condamnés à neuf ans de prison pour “abus sexuel”, évitant l’accusation plus grave de viol. – Le 25 août 2022, l’Espagne a durci sa législation sur le viol, en adoptant une loi exigeant le consentement explicite pour les rapports sexuels, une décision prise par son gouvernement de gauche à la suite d’un viol collectif notoire qui a indigné le pays. Connu sous le nom de loi “Only yes means yes”, le projet de loi a reçu le feu vert du Parlement par 205 voix pour et 141 contre, après avoir été adopté en première lecture par les législateurs en mai. Il s’agit d’une réforme du code pénal espagnol qui définit désormais le viol comme une relation sexuelle sans consentement clair. (Photo de GABRIEL BOUYS / AFP)

Connu sous le nom de loi “Seul le oui signifie le oui”, le projet de loi a reçu le feu vert du Parlement avec 205 voix pour et 141 contre après avoir été adopté en première lecture par les législateurs en mai.

Il s’agit d’une réforme du code pénal espagnol qui définit désormais le viol comme une relation sexuelle sans consentement clair.

“Le consentement n’est reconnu que lorsqu’une personne l’a librement manifesté par des actions qui, dans le contexte des circonstances de l’affaire, expriment clairement la volonté de la personne”, indique le texte.

“Notre pays reconnaît enfin légalement que le consentement est ce qui doit être au centre de toutes nos relations”, a déclaré la ministre de l’égalité Irene Montero.

“Aucune femme n’aura jamais à prouver qu’il y a eu violence ou intimidation pour que cela soit considéré comme une agression sexuelle.”

Jusqu’à présent, les victimes de viol devaient prouver qu’elles avaient subi des violences ou des intimidations.

Cette question était au cœur du célèbre viol collectif de 2016 d’une jeune femme de 18 ans par cinq hommes lors du festival de courses de taureaux de Pampelune, dans le nord de l’Espagne.

Les hommes – qui se faisaient appeler la “meute de loups” – ont été initialement condamnés pour “abus sexuel” et non pour viol.

Deux des hommes ont filmé l’agression, pendant laquelle la femme est montrée silencieuse et passive – un fait que les juges ont interprété comme un consentement.

Définie par l’absence de violence ou d’intimidation, cette infraction était passible de peines plus légères – mais elle n’existe plus dans le code pénal réformé.

Grandes protestations

Ce premier verdict a conduit à d’énormes manifestations dans tout le pays pour demander une réforme.

En 2019, la Cour suprême a annulé le verdict, condamnant les cinq pour viol et augmentant leurs peines de neuf ans à 15 ans chacune.

Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez – qui se décrit comme féministe – a promis d’introduire une loi sur le consentement visant à lever toute ambiguïté dans les affaires de viol lorsqu’il a pris ses fonctions en juin 2018.

La nouvelle loi durcit également les règles sur le harcèlement de rue, étend l’éducation émotionnelle et sexuelle dans les écoles et renforce la protection et l’indemnisation des victimes de violences sexuelles.

Marisa Soleto, responsable de la Fundacion Mujeres a déclaré qu’il s’agissait de l’aboutissement d’une revendication ” longtemps attendue ” du mouvement féministe. “

” Nous espérons que cela va entraîner un changement de comportement ” en Espagne et au-delà, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Le gouvernement affirme que la législation a été basée sur les recommandations de la Convention d’Istanbul de 2011 sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes.

Selon Mme Montero, l’Espagne s’est également inspirée d’une législation pionnière entrée en vigueur en Suède en 2018, qui considère comme un viol tout acte sexuel sans consentement explicite.

De telles lois restent l’exception en Europe.

Selon une étude d’Amnesty International, seuls 12 des 31 pays européens qu’elle a analysés ont modifié leur définition juridique du viol pour y inclure les rapports sexuels sans consentement explicite.

Il s’agit de la Belgique, de la Croatie, du Danemark et de la Suède.

Les nations restantes le définissent par d’autres mesures telles que l’utilisation de la violence ou de la menace de violence – comme c’était le cas en Espagne jusqu’à présent.

En juin, la sénatrice française Esther Benbassa a proposé une loi inspirée du projet de loi espagnol “Only yes is yes” qui exigerait le consentement explicite pour les actes sexuels.

L’Espagne est considérée comme un pionnier dans la lutte contre la violence à l’égard des femmes après avoir approuvé en 2004 la première loi européenne qui réprime spécifiquement la violence domestique.

Cette loi fait du sexe de la victime une circonstance aggravante dans les cas d’agression.

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