Connect with us

Autriche

Peace, love and Russian Roll” : Un groupe autrichien continue de jouer malgré la guerre en Ukraine

Le groupe de ska austro-russe Russkaja. Photo : Alex HALADA / AFP

Le groupe de ska austro-russe Russkaja. Photo : Alex HALADA / AFP

“Nous étions inquiets. Jusqu’à quel point pouvez-vous représenter quelque chose de russe ?” Le chanteur principal Georgij Makazaria, originaire de Moscou, raconte à l’AFP dans une interview commune avec le bassiste ukrainien Dimitrij Miller.

“Chanter ‘Les Russes sont là’ me reste en travers de la gorge”.

Le groupe – dont l’un des slogans est “peace, love and Russian roll” – a vu le jour à Vienne il y a 17 ans, après une rencontre fortuite entre les deux hommes.

Ils sont devenus célèbres en tant qu’orchestre de l’une des émissions de fin de soirée les plus populaires d’Autriche, électrisant les jeunes d’Europe occidentale avec leur mélange de “Turbo Polka Metal russe”.

Ils ont maintenant sorti six albums – dont beaucoup avec des messages politiques de gauche, comme le plus récent “No one is Illegal” sur un jeune réfugié – et font régulièrement des tournées en Europe.

Mais depuis que Moscou a envahi l’Ukraine fin février, le groupe de sept musiciens s’est retrouvé dans une situation délicate et a même envisagé de changer son nom, qui signifie “Russie”, “ska” et “oui”.

Ils ont également réécrit certaines de leurs paroles, qui mélangent généralement le russe et l’anglais.

Par exemple, leur appel à Moscou “détruisons tous ces murs” s’est transformé en “Hello, Moskva, arrêtons cette putain de guerre”.

Miller concède que depuis l’invasion, il a été “extrêmement difficile” d’apporter du plaisir et de la fête à leurs fans.

“Être heureux sur scène alors que mes meilleurs amis se battent là-bas, à la guerre, c’est inconcevable”, déclare l’homme de 41 ans, dont le cousin est parti sur la ligne de front le mois dernier pour défendre son pays contre les troupes russes.

La musique crée des liens

Mais la fête continue. En mars, le groupe a effectué sa première tournée aux États-Unis, en première partie du groupe punk celtique Flogging Molly.

Une vingtaine de concerts sont prévus cet été en Autriche et en Allemagne voisine, en France, en Hongrie et en République tchèque.

“Ecoutez, pour nous, c’est la musique qui compte”, explique Makazaria, 48 ans, en marge d’un concert dans la petite ville de Kapfenberg, à environ 150 kilomètres (90 miles) au sud-ouest de Vienne.

Pour ce concert de fin avril, le groupe interprète ses numéros contagieux et énergiques devant un drapeau ukrainien orné d’un symbole de paix.

“Dimitrij vient d’Ukraine”, dit Makazaria à la foule après la chanson “Russkij Style”.

Il met son bras autour de Miller sous des applaudissements nourris.

“Et moi, je suis de Russie… Ce qui se passe maintenant est une catastrophe extrême pour nous, pour tout le monde, et nous condamnons cette guerre insensée !” hurle-t-il.

Les messages sur les médias sociaux concernant leurs spectacles ont suscité des réactions critiques, les commentateurs demandant pourquoi un groupe glorifiant la culture et la musique russes est encore autorisé à jouer en Europe.

“La musique relie mais elle peut aussi séparer. Il y a des gens qui pensent ainsi et c’est quelque chose que nous devons accepter”, déclare Makazaria.

À Kapfenberg, des fans vêtus de noir, dont certains portent des chapeaux en fourrure russe, sont impatients de profiter de la musique et de demander des autographes.

“Pour moi, cette guerre est insensée et la musique est un lien, que l’on vienne d’Ukraine ou de Russie”, déclare Daniel Mayerhofer, tatoueur de 38 ans.

Markus Heil, un designer de 28 ans, pense qu’il serait “absolument mauvais” de boycotter le groupe maintenant.

“Bien sûr, je n’aime vraiment pas ce que font certaines personnes en Russie. Mais la Russie elle-même a une culture intéressante et on ne peut pas l’oublier dans cette situation.”

Continue Reading
You may also like...

Dernières nouvelles

Tendance

To Top