Ouverture du procès pour agression sexuelle du “Big Brother” en Espagne

Mais le procès a été rapidement suspendu lorsqu’un avocat de la victime a déclaré qu’elle souffrait de “problèmes psychologiques” et n’était “pas en mesure de témoigner”, a déclaré à l’AFP un porte-parole du tribunal.

Il n’a pas été immédiatement précisé quand le procès reprendrait.

L’affaire, qui a choqué l’Espagne, est centrée sur un incident qui aurait eu lieu entre deux candidats à la suite d’une fête alcoolisée en novembre 2017, alors que la victime était inconsciente.

Bien que les images n’aient jamais été diffusées, les producteurs de l’émission à succès ont été critiqués pour leur gestion de l’incident après avoir confronté la victime, qui avait 24 ans à l’époque, à la preuve vidéo d’une agression dont elle n’était pas consciente.

“Big Brother” est une émission de télé-réalité très populaire dans laquelle les candidats sont enfermés dans une maison construite à cet effet pendant des semaines et dont les moindres faits et gestes sont filmés 24 heures sur 24.

Les téléspectateurs votent ensuite pour éliminer les candidats un par un.

Le procès se concentre sur le témoignage de la victime, qui dit avoir été violée par un autre concurrent alors qu’elle était dans un état d’ébriété évident.

Les procureurs, qui ont déclaré que le couple était en relation depuis “environ 50 jours”, poursuivent l’affaire comme un cas d’agression sexuelle.

Selon une déclaration publiée par l’accusation, la femme s’est mise au lit toute habillée tandis que l’homme s’est déshabillé et “a commencé à faire des mouvements clairement sexuels sous la couette malgré le fait… qu’elle marmonnait faiblement ‘je ne peux pas'”.

La vidéo la montre également en train de “lever la main deux fois comme si elle voulait lui dire d’arrêter”, selon les procureurs.

Ils ont déclaré que l’accusé les avait recouverts de la couette, qu’il avait enlevé ses vêtements et qu’il avait “continué à la toucher, à la frotter et à faire d’autres mouvements clairement sexuels… malgré le fait qu’elle était déjà dans un état d’inconscience”.

Au bout d’une dizaine de minutes, lorsqu’elle a repoussé la couette, l’équipe de production a réalisé “qu’elle était inconsciente” et est intervenue, “sans se rendre compte jusqu’à ce moment-là de ce qui se passait parce que la défenderesse les avait recouverts tous les deux de la couette”.

La victime n’a pris conscience de la prétendue agression que lorsque les producteurs lui ont montré les images le lendemain matin, ce qui l’a fait craquer.

Il ne m’a jamais demandé mon avis

L’histoire n’est devenue publique que deux ans après l’agression présumée, lorsque le site d’information El Confidencial a publié des images des producteurs lui montrant les clips.

Dans cette vidéo, on peut la voir dans la salle de confession, où les participants parlent de leurs expériences, de plus en plus bouleversée lorsqu’ils lui montrent les images de la chambre à coucher, suppliant en larmes les producteurs invisibles d’arrêter.

“Ils ne m’ont jamais demandé si je voulais voir ça… s’ils me l’avaient demandé, j’aurais dit non”, a-t-elle déclaré à El Confidencial.

Elle a ajouté que les producteurs auraient dû faire appel à un thérapeute ou à quelqu’un pour l’aider à surmonter le choc.

La société néerlandaise Endemol Shine Group, propriétaire de la société espagnole qui produit l’émission, a déclaré qu’elle “regrettait” de lui avoir montré les images de la salle de confession.

Après l’incident, les producteurs ont viré le jeune homme de l’émission, qui est diffusée sur Telecinco, la chaîne de télévision la plus regardée d’Espagne.

S’il est reconnu coupable d’agression sexuelle, il risque deux ans et demi derrière les barreaux, les procureurs demandant également une amende de 6 000 euros (6 800 dollars).

Ils réclament également le même montant de dommages et intérêts à la société de production pour avoir montré les images à la victime.