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Suisse

Les thèmes de la dystopie et de BLM émergent à la foire suisse Art Basel

La dystopie et le Black Lives Matter figurent en bonne place à Art Basel, la plus grande foire d’art contemporain au monde, qui ouvre ses portes au public ce week-end

La gigantesque foire annuelle de la ville suisse de Bâle est avant tout un événement commercial, où artistes et galeries viennent rencontrer de riches collectionneurs

Mais la foire est également très populaire auprès des amateurs d’art qui viennent pour le simple plaisir de parcourir les œuvres exposées. Quelque 93 000 visiteurs ont franchi les portes lors de l’édition 2019, l’événement de l’année dernière’ayant été annulé en raison de la pandémie de Covid-19.

Art Basel expose chaque année des œuvres majeures dans une section où sont regroupées des peintures, des sculptures et des installations destinées à être vendues aux musées et aux grandes collections. [Parmi les points forts de 2021, citons une toile de l’artiste guyano-britannique Frank Bowling, un grand tableau du Britannique David Hockney ou la maison en pain de l’artiste suisse Urs Fischer. [Mais après plusieurs éditions dominées par des œuvres politiques centrées sur la présidence américaine de Donald Trump, puis féministes dans le cadre du mouvement “Me Too”, les 62 œuvres majeures présentées cette année reflètent les bouleversements qui ont secoué le monde pendant la pandémie.

‘Cabinet de curiosités&rsquo ;
L’artiste américaine Lari Pittman présente un vaste ensemble de peintures étroitement juxtaposées, conçu comme une sorte d’instantané d’une civilisation occidentale déchue.

“C’est un cabinet de curiosités”explique à l’AFP la Californienne, mais avec des objets amassés par un collectionneur“dans un futur lointain&rdquo ;, des seringues et des antidépresseurs, un panneau d’autoroute avertissant les conducteurs d’accélérer en raison du risque de cannibalisme, et des vitraux pour un bunker souterrain. [L’œuvre aurait dû être exposée avant la pandémie, mais M. Pittman estime néanmoins qu’elle a sa place dans cette édition

“C’est un peu sombre, mais les problèmes que je souligne sont constants dans l’histoire de l’humanité,”dit-il.

“Nous sortons d’une période incroyablement dystopique au niveau mondial, et certainement en Amérique avec une situation politique dystopique au cours des quatre dernières années. &rdquo ;

Sur le thème de la juxtaposition, l’artiste américaine Carrie Mae Weems présente une série de toiles de tailles différentes intitulée “Repeating The Obvious&rdquo ;

Elles contiennent toutes la même image : le visage flou d’un jeune afro-américain, illustrant ceux qui sont morts aux mains de la police et qui, à force de se répéter, finissent par devenir des victimes sans visage. [À l’extérieur de la salle d’exposition, le duo d’artistes danois et norvégien Elmgreen &amp ; Dragset a placé “The Outsiders” ; une œuvre représentant une vieille Mercedes avec des plaques d’immatriculation russes, avec deux hommes dormant à l’intérieur, recroquevillés l’un contre l’autre.

Les deux mannequins de cire, aux traits réalistes, représentent deux ouvriers venus installer la foire et faire “tout le travail dur et lourd que l’on ne voit pas&rdquo ;, a expliqué Michael Elmgreen à l’AFP.

Venus de Moscou, ils dorment dans leur voiture parce qu’ils ne peuvent pas se payer une chambre d’hôtel.

“C’est aussi une œuvre sur l’intimité entre ces deux jeunes hommes. Elle a des plaques d’immatriculation russes. Il est très difficile de montrer cette intimité ouvertement à Moscou aujourd’hui. Ils sont donc heureux d’être ici, à Bâle, où ils peuvent mentir comme ils le souhaitent.&rdquo ;

Compte tenu des contraintes de voyage liées à la pandémie, Art Basel a prévu plusieurs événements en ligne, y compris des promenades virtuelles à travers la foire.

Art Basel était ouvert aux visites privées du lundi au jeudi, destinées aux acheteurs fortunés, avant d’ouvrir au public du vendredi au dimanche.

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