Les procureurs allemands examinent 42 cas après une enquête sur des abus commis dans des églises

Le rapport publié jeudi par le cabinet d’avocats Westpfahl Spilker Wastl (WSW) a été commandé par l’archidiocèse de Munich et Freising pour examiner comment les cas d’abus ont été traités entre 1945 et 2019.

Elle a trouvé des indications de comportement sexuellement abusif chez 235 personnes sur lesquelles elle a enquêté, dont 173 prêtres, et a accusé l’ancien pape Benoît de ne pas avoir pris de mesures contre quatre délinquants.

Le cabinet d’avocats a transmis les détails de 42 affaires dans lesquelles “des comportements répréhensibles de la part de responsables de l’église sont considérés comme ayant eu lieu”, a déclaré à l’AFP Anne Leiding, porte-parole du parquet de Munich.

“Ces cas (…) concernent exclusivement des responsables d’église encore en vie”, a précisé Mme Leiding.

Si la loi semble avoir été violée, les procureurs demanderont au cabinet d’avocats de transmettre d’autres documents pertinents pour l’enquête, a-t-elle ajouté.

L’Eglise catholique allemande a été secouée par une série de rapports ces dernières années qui ont révélé des abus généralisés d’enfants par des ecclésiastiques.

Une étude commandée par la Conférence épiscopale allemande en 2018 a conclu que 1 670 ecclésiastiques du pays avaient commis une forme d’agression sexuelle sur 3 677 mineurs entre 1946 et 2014.

Cependant, le nombre réel de victimes serait beaucoup plus élevé.

Un autre rapport publié l’année dernière a révélé l’ampleur des abus commis par des prêtres dans le principal diocèse d’Allemagne, Cologne.

Le rapport de Munich a également accusé des ecclésiastiques de haut rang, tels que le pape émérite ainsi que le cardinal Reinhard Marx, l’actuel archevêque de Munich et Freising, d’avoir sciemment omis de prendre des mesures contre les prêtres pédophiles.

L’ex-pape Benoît XVI – dont le nom civil est Joseph Ratzinger – a été archevêque de Munich de 1977 à 1982.

Parmi les cas qu’on lui reproche de ne pas avoir abordés, il y en a deux impliquant des ecclésiastiques qui avaient commis plusieurs actes d’abus avérés mais qui étaient autorisés à poursuivre leurs fonctions pastorales.