Les employeurs suisses vont rétablir le travail à domicile en hiver en cas de pénurie de gaz.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a de lourdes conséquences, notamment une probable pénurie de gaz cet hiver.

L’Association des entreprises suisses d’énergie affirme que le risque de pénurie d’électricité est “réel et important”.

Par conséquent, le gouvernement suisse et les entreprises suisses cherchent des moyens d’économiser de l’argent.

Les entreprises suisses réduisent le chauffage et demandent aux employés de travailler à domicile

Une option, telle que rapportée par les médias suisses, consiste à réduire les coûts de chauffage dans les bureaux en demandant aux employés de travailler à la maison.

L’agence de presse suisse 20 Minutes a contacté plusieurs entreprises pour leur demander leurs plans en cas de pénurie de gaz.

Le géant de l’assurance Axa a déclaré que la première étape consisterait à abaisser la température dans les bureaux, avant de réorganiser l’espace de bureau de sorte que seules certaines zones soient chauffées.

L’étape suivante consisterait à demander aux employés de travailler à domicile.

La Poste a confirmé que demander aux employés de travailler à domicile serait la première étape, si une pénurie de gaz devait faire augmenter les coûts de chauffage.

Si la pénurie de gaz persiste, les cantons pourraient mettre en place des systèmes de rationnement du gaz, par lesquels les groupes industriels devraient respecter des quotas de gaz.

Les particuliers et autres institutions telles que les hôpitaux et les écoles ne seraient pas touchés par ce rationnement car ils bénéficient d’un statut protégé.

Les associations industrielles se sont élevées contre cette situation, affirmant qu’elles subissent un traitement injuste.

Le conseiller gouvernemental zurichois Patrick Neukom a répliqué en disant que, bien qu’il comprenne les frustrations des groupes industriels, ils devraient profiter de ce temps pour faire avancer la transition énergétique en s’éloignant du gaz russe et en se tournant vers les énergies renouvelables.

Les habitants de Zurich priés de garder leurs maisons plus fraîches en hiver

Si le travail à domicile peut permettre aux entreprises d’économiser de l’argent, il risque de faire peser la charge sur les travailleurs, dont beaucoup travailleront de toute façon dans des maisons plus froides.

Afin d’économiser de l’électricité, le gouvernement de la ville demandera aux ménages de baisser la température de 23 à 20 degrés.

“Si tous les ménages appliquaient cette mesure, cela ferait une différence globale”, a déclaré Martin Neukom, responsable du secteur de la construction à Zurich.

D’autres cantons se préparent également à la crise gazière imminente et n’excluent pas de restreindre la consommation d’électricité dans tout le pays.

Lidl élabore un plan d’urgence pour les pannes d’électricité, d’autres détaillants sont également “bien préparés”.

En raison de la pénurie de gaz attendue, Lidl Suisse met en place un plan d’urgence pour le pire scénario à mettre en œuvre en cas de coupures de courant.

“Nous observons de très près les développements dans le secteur de l’énergie et sommes en train d’élaborer les plans d’urgence nécessaires”, a déclaré le porte-parole de l’entreprise, sans divulguer plus de détails.

D’autres grandes chaînes de distribution élaborent également des plans au cas où elles seraient plongées dans le noir.

“Fondamentalement, nous nous sentons bien préparés. Il n’y a aucune raison de paniquer ; même des préparations méticuleuses pour des scénarios extrêmes ne signifient pas qu’elles devront être mises en œuvre”, a déclaré le porte-parole de Migros.

Coop et Manor ont également mis en place divers plans d’urgence, ont-ils dit, tandis que chez Aldi, “nous suivons toujours de près la situation actuelle et l’évaluons dans le cadre de notre gestion de crise afin d’adapter nos concepts d’urgence existants si nécessaire”.

Dans quelle mesure la Suisse est-elle dépendante du gaz russe ?

Alors que la dépendance à l’égard du pétrole russe est comparativement minime, la Suisse est plus dépendante du gaz russe.

Le gaz naturel représente environ un huitième de l’approvisionnement énergétique total de la Suisse.

Le problème est que la Suisse n’a pas la capacité de stocker du gaz pour éviter l’insécurité de l’approvisionnement. Ceci en dépit d’un stockage mandaté par le gouvernement fédéral pour une variété d’autres choses, y compris les denrées alimentaires et les médicaments.

La Suisse achète la plupart de son gaz par l’intermédiaire de divers centres de distribution européens, bien qu’on estime que 47 % de ce gaz est d’origine russe.