Les démocrates suédois admettent leurs racines nazies dans leur nouveau “livre blanc”.

À moins de deux mois des élections générales suédoises du 11 septembre, le parti a publié la première partie de son “Livre blanc”, qui, espère-t-il, fera sortir du placard tous ses squelettes historiques et contribuera ainsi à les faire disparaître.

Le chef du parti, Jimmie Åkesson, a eu cette idée à l’approche des élections de 2018, et en 2021, Tony Gustavsson, un historien des idées basé à l’Université d’Uppsala, a été nommé pour diriger les recherches, qu’il a été autorisé à faire sans aucune interférence des responsables du parti.

Gustavsson a déclaré au radiodiffuseur d’Etat SR que le groupe qui a fondé le parti en 1988 avait des liens clairs avec les néo-nazis.

“L’un d’eux est issu du Nouveau mouvement suédois, un mouvement fasciste qui a vu le jour dans l’entre-deux-guerres”, a-t-il déclaré au service de presse suédois TT. “Un autre venait du mouvement dit skinhead. Certains semblent avoir cultivé divers types de contacts néo-nazis et avoir évolué de manière relativement fluide dans cet environnement.”

Martin Kinnunen, le député démocrate suédois responsable du projet, a déclaré que le parti espérait tirer un trait sur le passé.

“Le parti était peuplé à l’époque de beaucoup de personnes aux antécédents désagréables”, a-t-il déclaré à TT. “Nous souhaiterions que les choses soient différentes, mais nous n’avons rien à cacher”.

Dans un communiqué de presse, cependant, le parti a déclaré que “le rapport ne donne aucun appui à l’idée que le parti faisait partie du mouvement fasciste.”

“Le rapport suggère plutôt que le parti et les associations qui ont précédé sa création étaient en conflit avec les mouvements extrêmes qui existaient alors et qui ne souhaitaient pas du tout qu’un nouveau mouvement se développe sur des bases démocratiques.”

Kinnunen a déclaré que le projet de livre blanc avait été “le plus transparent jamais lancé dans la politique suédoise” et a déclaré que Jimmie Åkesson avait été clair depuis son arrivée à la tête du parti en 2005 sur le fait qu’il y avait de sérieux points noirs dans l’histoire du parti.

“Je pense que les électeurs sont beaucoup plus intéressés par la lutte contre la criminalité, les prix élevés de l’énergie et la manière dont on peut faire fonctionner l’intégration que par ce qui s’est passé dans un parti il y a 35 ans”, a-t-il déclaré.