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Suisse

Le vol raté de Berset est le dernier d’une longue série d'”invasions” suisses.

Le vol raté de Berset est le dernier d'une longue série d'

Beaucoup de fusils mais pas de GPS. Photo de SEBASTIEN BOZON / AFP

Heureusement qu’Alain Berset est en charge du ministère de l’Intérieur et non de la diplomatie internationale.

Comme les médias locaux l’ont rapporté mercredi, M. Berset, un pilote breveté, a piloté un petit avion monomoteur la semaine dernière et a trébuché en France, s’approchant d’une zone interdite.

Bien que le contrôle au sol lui ait ordonné de quitter la zone interdite, Berset a poursuivi sa route, ce qui a nécessité l’intervention de l’armée de l’air française – un jet militaire se serait positionné près de celui de Berset, le forçant à atterrir.

Une fois au sol, Berset a expliqué qu’il avait mal compris l’ordre d’atterrir, bien que le ministre, originaire du canton de Fribourg, soit de langue maternelle française.

Une fois sur le tarmac, un contrôle d’identité a été effectué et Berset a pu repartir.

Cependant, selon le rapport, le président français Emmanuel Macron a été informé de l’incident, mais il n’y a aucune mise à jour sur d’éventuelles répercussions diplomatiques ou monétaires imminentes.

Berset pourrait avoir des explications à donner. Photo de Fabrice COFFRINI / AFP

Une histoire d'”invasions” suisses

Le détour de Berset n’est pas la première fois dans l’histoire récente que les Suisses s’aventurent sans y être invités sur un territoire étranger, ou d’ailleurs en France.

En 2015, des hélicoptères de l’armée suisse ont volé dans la petite ville française des Rousses pour puiser de l’eau dans son lac afin d’étancher la soif du bétail suisse.

Cela faisait partie de la mission des militaires d’acheminer par voie aérienne de l’eau à environ 20 000 vaches paissant sur des alpages et d’installer des réservoirs d’eau pour le bétail.

Les autorités des Rousses ont affirmé, à juste titre, que la Suisse disposait d’un grand nombre de lacs avec de l’eau en quantité plus que suffisante pour son bétail ; les Suisses, en revanche, ont déclaré que le lac des Rousses était plus proche d’une zone de l’opération.

Après une réunion convoquée à la hâte entre les deux pays, le ministère de la défense suisse a présenté ses excuses aux Rousses et à ses habitants ; les excuses ont été acceptées et l’incident est maintenant oublié.

Mais ce n’est pas tout

Trente ans avant de voler dans le lac français, l’armée suisse était déjà dans l’eau chaude.

En 1985, lors d’un exercice d’entraînement à l’utilisation correcte des missiles sol-air, l’artillerie suisse a lancé des roquettes directement sur le Liechtenstein, déclenchant un gigantesque incendie de forêt et un cafouillage diplomatique.

Les Suisses ont dû payer plusieurs millions de francs pour les dommages infligés aux forêts du Liechtenstein.

Deux décennies plus tard, la Suisse frappe à nouveau son voisin encore plus petit.

Par une nuit pluvieuse de 2007, 170 soldats suisses armés de fusils (mais apparemment pas d’un GPS) sont entrés au Liechtenstein. Ils ont marché pendant plus d’un kilomètre jusqu’à ce que quelqu’un s’exclame : “Hé, ce n’est pas la Suisse ! (“Hey, das isch nöd d Schwiiz”) !

A ce moment-là, les soldats ont fait demi-tour et sont rentrés chez eux en courant.

En toute honnêteté, il est difficile de distinguer la Suisse du Liechtenstein, même en plein jour. Les zones rurales des deux pays se ressemblent, et les habitants des deux nations parlent le même dialecte suisse-allemand et utilisent le franc suisse comme monnaie.

Imaginez à quel point il est plus compliqué de distinguer un pays d’un autre quand il fait nuit… et qu’il pleut.

Cependant, les fonctionnaires du Liechtenstein se sont montrés plus tolérants envers les forces armées suisses que les Français.

“Ce n’est pas comme s’ils avaient débarqué ici avec des hélicoptères d’attaque ou quelque chose comme ça”, a remarqué à l’époque Markus Amman, porte-parole de l’Intérieur du Liechtenstein.

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