Le Premier ministre espagnol espère que la liaison gazière européenne deviendra une réalité “bientôt”.

L’Europe traverse actuellement une crise énergétique alors qu’elle s’efforce de réduire rapidement sa dépendance au gaz russe après l’invasion de l’Ukraine.

La Russie a réduit ses livraisons et les nations se bousculent pour s’approvisionner afin d’éviter une éventuelle pénurie cet hiver, tandis que les prix du gaz et de l’électricité se sont envolés.

“L’Espagne a beaucoup à apporter pour aider l’Europe à réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie grâce à notre immense capacité de regazéification”, a déclaré M. Sánchez lors d’une visite à La Palma, dans les îles Canaries.

L’Espagne dispose actuellement de six terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) permettant de transformer en gaz les livraisons effectuées par d’énormes navires-citernes et de les injecter dans son réseau de gazoducs.

Mais le pays n’a que deux liaisons de faible capacité avec le réseau gazier français, ce qui limite sa capacité actuelle à agir comme un conduit pour augmenter les importations de gaz de l’UE.

La semaine dernière, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu’un gazoduc acheminant le gaz de la péninsule ibérique vers l’Europe centrale en passant par la France pourrait apporter une “contribution massive” à l’atténuation de la crise de l’approvisionnement, dans des remarques saluées par Madrid et Lisbonne.

Madrid défend depuis des années l’idée d’un gazoduc traversant les Pyrénées catalanes avec la France afin d’augmenter de manière significative la capacité de transfert et a insisté sur le fait qu’une telle liaison pourrait être construite en quelques mois.

“C’est quelque chose que le gouvernement espagnol demande à l’Europe depuis longtemps… et nous espérons que nous pourrons bientôt faire de ce rêve une réalité”, a déclaré M. Sánchez.

L’Espagne fait déjà preuve de solidarité avec ses partenaires européens en exportant de l’énergie “et nous le ferons encore plus lorsque nous aurons amélioré les interconnexions énergétiques”, a-t-il ajouté.

Le gazoduc serait similaire au défunt projet MidCat, qui cherchait à relier l’Espagne à la France, mais qui a été arrêté en 2019 en raison de l’opposition des groupes environnementaux et d’un manque de financement.

L’opérateur du réseau gazier espagnol Enagas a déclaré la semaine dernière qu’il pourrait avoir la section espagnole du gazoduc prête dans “huit ou neuf mois”.

Des sources familières avec le projet ont déclaré qu’il transporterait initialement du gaz naturel, mais qu’il passerait finalement à l’hydrogène.