Le gouvernement danois va ouvrir un bureau au Rwanda alors que le plan d’asile progresse

Deux diplomates vont être envoyés du Danemark pour travailler dans un nouveau bureau à Kigali, au Rwanda, d’ici la fin de l’année, a déclaré le ministère danois des Affaires étrangères dans un communiqué.

L’objectif de ce bureau sera de renforcer les relations entre les deux pays, a déclaré le ministère.

“Le Danemark et le Rwanda partagent le souhait d’aider plus de réfugiés mieux qu’aujourd’hui et de lutter contre la migration irrégulière et dangereuse pour la vie, notamment à travers la Méditerranée”, a déclaré le ministre de l’immigration, Kaare Dybvad Bek, dans le communiqué.

“Notre objectif commun est de réformer le système d’asile actuel, qui est défectueux, et de garantir un avenir digne et durable aux réfugiés et aux migrants. Je suis donc heureux que nous puissions bientôt ouvrir un bureau au Rwanda”, a-t-il ajouté.

Dans des commentaires supplémentaires adressés au fil de presse Ritzau, le ministre a déclaré que le nouveau bureau “signifie que nous allons faire un pas de plus dans le renforcement de notre partenariat avec le Rwanda en ce qui concerne l’ouverture d’un centre de réfugiés”.

“Je ne dis pas que cela résout tout. Mais c’est une étape sur la voie de la réalisation de l’ambition qui garantit l’ouverture d’un centre de réfugiés. Par rapport à l’accord que nous avons, cela nous donne de nouvelles possibilités parce que nous avons un emplacement permanent dans le pays”, a-t-il déclaré.

Déplacer une partie du système danois d’accueil des réfugiés vers un pays non membre de l’UE – confirmé en 2021 comme étant le Rwanda – est un objectif à long terme du gouvernement social-démocrate danois.

Les plans prévoient que le Danemark envoie les demandeurs d’asile au Rwanda, où leurs dossiers seraient traités par les autorités danoises, au lieu de les autoriser à vivre au Danemark.

Les négociations entre les deux pays sur les détails d’un tel arrangement sont en cours.

Un porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, a déclaré en avril que l’agence “ne considère pas l’idée d’externaliser l’asile, que ce soit au Rwanda ou dans un autre pays, comme une solution responsable ou durable.”

L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a déclaré que cette décision “porte le transfert de la responsabilité de la protection des réfugiés par les gouvernements de l’UE à un niveau encore plus bas, et qu’elle créerait un dangereux précédent en Europe et dans le monde”.

Les alliés parlementaires habituels du gouvernement minoritaire, le parti social libéral de centre-gauche et l’Alliance rouge-verte de gauche, ont tous deux déclaré qu’ils s’opposaient au projet de traiter les demandeurs d’asile au Rwanda, a rapporté le fil de presse Ritzau.