Le Danemark se range contre l’UE et avec Biden dans le conflit du sous-marin AUKUS

Mme Frederiksen a défendu le président américain Joe Biden comme étant “très loyal” envers l’Europe, même si les États-Unis et l’Australie ont privé la France, membre de l’Union européenne, d’un contrat de sous-marin.

La position de Copenhague contraste avec le ton de la réunion de mardi à Bruxelles, où la plupart des diplomates européens ont exprimé leur solidarité avec Paris, même si plusieurs ont mis en garde contre une rupture avec Washington.

“Je pense qu’il est important de dire – étant donné les discussions en cours en Europe en ce moment – que je vois Biden comme très loyal envers l’alliance transatlantique”, a déclaré Frederiksen dans une interview accordée au quotidien danois Politiken depuis New York.

“Et en général, nous ne devrions pas transformer les défis concrets, qui existeront toujours entre alliés, en quelque chose qu’ils ne devraient pas être. Je vous mets fortement en garde contre cela”, a-t-elle ajouté.

A la question de savoir si elle comprenait les critiques émanant de Paris et de Bruxelles, la dirigeante danoise a répondu : “Non, je ne les comprends pas, je ne les comprends pas du tout”.

“Cela ne signifie pas que nous, au sein du gouvernement danois, sommes nécessairement d’accord avec les États-Unis sur tout, et nous avons également dit que nous aurions aimé voir une sortie différente de l’Afghanistan, mais je ne ressens absolument aucune frustration à l’égard de la nouvelle administration américaine.”

Le Danemark est depuis longtemps un fidèle allié des États-Unis. Il a envoyé des troupes en Irak et en Afghanistan, et donne régulièrement la priorité à ses engagements envers l’OTAN sur l’Europe en matière de défense.

“Il ne fait aucun doute que Joe Biden éloigne la politique étrangère des États-Unis d’une position très isolationniste”, a-t-elle déclaré, faisant allusion à la politique “America First” du prédécesseur de Biden, Donald Trump.

Washington s’apprête “à assumer à nouveau le rôle de leader mondial, un rôle que seuls les États-Unis peuvent assumer”, a ajouté Mme Frederiksen.

“Et si les États-Unis ne le font pas, personne d’autre ne pourra prendre leur place”, a-t-elle ajouté.