Autriche
L’Autriche soutient l’embargo sur le pétrole russe
La ministre autrichienne de l’Énergie Leonore Gewessler (Verts) a déclaré que l’Autriche ne s’oppose pas à un embargo pétrolier contre la Russie et est prête à soutenir cette mesure avec d’autres pays européens.
“L’Autriche est prête à soutenir systématiquement un embargo pétrolier si la Commission européenne et les Etats membres en décident ainsi”, a déclaré la ministre aux journalistes avant une réunion spéciale des ministres de l’énergie de l’UE à Bruxelles ce lundi.
Elle a toutefois ajouté qu’une condition essentielle pour une telle mesure est que les pays européens puissent être unis dans l’embargo. L’Autriche a déjà cessé de traiter le pétrole russe en mars, a-t-elle mentionné.
La réunion entre les représentants de l’énergie de l’UE a pour but de discuter de l’approvisionnement énergétique du bloc, étant donné que la Russie a temporairement interrompu ses livraisons à la Pologne et à la Bulgarie. Les ministres devraient également discuter des plans de l’UE pour un éventuel embargo pétrolier contre le Kremlin.
L’Allemagne à bord
Après des semaines d’hésitation et de tentatives pour réduire sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, l’Allemagne a déclaré qu’elle soutiendrait un embargo pétrolier contre Moscou, rapporte-t-on.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a déclaré que le pays était désormais prêt à se passer du pétrole russe pendant plusieurs années après avoir conclu de nouveaux contrats d’approvisionnement au cours des derniers mois.
Le ministre allemand de l’économie et de l’action climatique, Robert Habeck, a également déclaré que l’Allemagne soutiendrait un embargo pétrolier mais que les autres membres de l’UE n’étaient “pas encore prêts”.
Pétrole contre gaz
Si l’Autriche est prête à renoncer au pétrole russe, il en va tout autrement pour le gaz.
Le pays s’approvisionne en gaz naturel auprès de la Russie à hauteur de 80 % environ, et les experts estiment que l’Autriche ne pourra se débarrasser de cette dépendance que d’ici 2027 si elle parvient à réduire sa consommation de gaz de 25 % et à développer la production domestique de biogaz et d’hydrogène vert.
En avril, l’Autriche a annoncé qu’elle recherchait des plans d’urgence pour l’hiver prochain. Cette somme s’ajoute aux 1,6 milliard d’euros qui avaient déjà été affectés à l’approvisionnement en gaz de réserve de l’Autriche.
Pourtant, les réservoirs de gaz du pays, qui devraient être remplis à 80 % au début de l’automne prochain pour passer l’hiver, ne le sont plus qu’à 18 %. L’Autriche est peut-être prête pour un embargo pétrolier, mais elle cherche toujours à diversifier ses sources de gaz naturel.