L’Allemagne examine les conditions de paiement du gaz russe alors que les craintes d’approvisionnement augmentent

Berlin et ses partenaires occidentaux ont insisté pour que leurs contrats avec les entreprises russes stipulent clairement que leurs paiements peuvent être effectués exclusivement en euros ou en dollars.

Le ministre allemand des Finances Christian Lindner a qualifié jeudi de tentative de “chantage” toute insistance de Moscou pour être désormais payé en roubles face aux sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine.

Le président Vladimir Poutine avait auparavant averti les pays “inamicaux”, dont tous les membres de l’UE, qu’ils seraient privés de gaz russe s’ils n’ouvraient pas un compte en roubles pour payer leurs livraisons.

Le porte-parole adjoint du gouvernement allemand, Wolfgang Buechner, a déclaré vendredi que Berlin avait reçu le “décret” par écrit et l’évaluait “pour déterminer son impact spécifique”.

Une porte-parole du ministère de l’économie a déclaré lors du même briefing qu’il était trop tôt pour évaluer l’effet de la nouvelle politique russe, mais a noté qu’elle donne à la Gazprom Bank, chargée de mettre en œuvre la politique, “10 jours pour expliquer les détails de la procédure” de paiement.

L’Allemagne et l’Autriche ont activé leurs plans d’urgence pour sécuriser l’approvisionnement en gaz mercredi, alors que les inquiétudes augmentent quant à la possibilité que la Russie arrête ses livraisons.

Avant que Moscou ne commence sa guerre en Ukraine, un tiers des importations de pétrole de l’Allemagne, 45 % de ses achats de charbon et 55 % de ses importations de gaz provenaient de Russie.

Le ministre de l’économie Robert Habeck a déclaré la semaine dernière qu’il faudrait probablement attendre le milieu de l’année 2024 pour que la première économie d’Europe se sevre des livraisons russes.