La Suisse veut réduire de 15 % sa consommation de gaz

La Suisse, qui dépend entièrement des importations de gaz, s’adapte aux problèmes d’approvisionnement provoqués par l’invasion russe en Ukraine.
et la réponse de Moscou aux sanctions occidentales.

Elle importe 75 % de son gaz d’Allemagne.

Le Conseil fédéral a annoncé mercredi qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter les pénuries. Au début du mois, l’UE a annoncé qu’elle prévoyait des réductions de 15 % dans toute l’Union.

La Suisse vise à réduire la consommation dans la même proportion pendant les mois d’hiver – d’octobre à fin mars – par rapport à la consommation moyenne des cinq dernières années.

Elle étudie “différentes options de restrictions de consommation, d’interdictions et de systèmes de quotas” à mettre en œuvre en cas de besoin.

Dès qu’il y a un risque réel de pénurie, “des appels à réduire la consommation seront lancés à tous les consommateurs de gaz”, précise le Conseil fédéral. Si la pénurie persiste malgré ces appels à des mesures volontaires, les autorités “peuvent ordonner l’interruption de l’approvisionnement en gaz de toutes les installations commutables”.

Les mesures concrètes seront décidées le 31 août, et seront transmises aux cantons pour consultation.

“Ces mesures n’entreront en vigueur qu’en cas de pénurie et seraient adaptées en fonction de la situation”, ajoute le Conseil fédéral. “Par exemple, les régions peuvent être touchées différemment par la pénurie de gaz”.

Auparavant, les autorités souhaitaient que les entreprises et les particuliers passent du gaz au pétrole pour éviter les pénuries.

“C’est d’abord aux entreprises plutôt de passer du gaz au pétrole, et de le faire immédiatement”, a déclaré le ministre de l’économie Guy Parmelin.

“Dès aujourd’hui, indépendamment des prix du marché, nous devons constituer des réserves de fioul. Si tout le monde attend l’automne, nous aurons un problème de logistique”, a-t-il ajouté.

Quant aux ménages, ils “doivent se préparer à baisser également le chauffage”.

En cas de pénurie réelle, “des restrictions de consommation peuvent être ordonnées, par exemple des restrictions sur le chauffage des bâtiments inoccupés. Le passage au biocarburant pourrait être imposé par ordonnance”, note M. Parmelin.