La Suisse défend sa décision de placer les réfugiés ukrainiens dans des bunkers souterrains

Les autorités du canton suisse de Lucerne ont défendu leur décision de placer les réfugiés ukrainiens nouvellement arrivés dans des bunkers souterrains de protection civile, ainsi que dans de grandes salles.

Silvia Bolliger, responsable du service de l’asile et des réfugiés, a déclaré à l’agence de presse suisse 20 Minutes que l’hébergement collectif permet aux réfugiés de nouer des liens “avec des personnes qui parlent la même langue qu’eux et qui ont des expériences communes”.

M. Bolliger a déclaré que les personnes fuyant le conflit bénéficiaient d’un sentiment d’appartenance à une communauté, ce qui n’était pas le cas si elles étaient logées dans des logements privés où elles n’avaient pas de contact direct avec d’autres Ukrainiens et où elles ne pouvaient pas s’exprimer dans leur langue maternelle.

Le gouvernement ukrainien a toutefois publié une déclaration exprimant son mécontentement à l’égard de ce type d’hébergement.

Tetiana Lomakina, responsable de la mise en place de couloirs humanitaires pour les réfugiés ukrainiens, s’est plainte que les logements de masse de ce type devraient être supprimés au profit de l’hébergement chez des particuliers.

Lomakina a remercié la Suisse et le peuple suisse pour leur générosité à loger les Ukrainiens et les résidents ukrainiens fuyant le conflit, mais a déclaré que les logements souterrains risquaient de rappeler à beaucoup les bunkers et les abris antiaériens où ils tentaient d’éviter les bombardements russes.

“De cette façon, nos citoyens peuvent se sentir en sécurité et se remettre des horreurs de la guerre, souvent marquées par de longues journées et nuits passées dans des abris antiaériens où ils craignaient pour leur vie”, a souligné Mme Lomakina.

Au 20 avril, environ 36’000 personnes ayant fui l’Ukraine sont arrivées en Suisse ; 29’203 d’entre elles ont déjà obtenu une protection, selon le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).

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