La Suède lance une enquête sur les crimes de guerre en Ukraine

“Compte tenu des informations disponibles sur la situation en Ukraine, il y a des raisons de croire que de graves crimes de guerre sont en train d’être commis”, a déclaré le parquet suédois dans un communiqué, ajoutant qu’une enquête préliminaire avait été ouverte.

L’autorité a précisé qu’à l’heure actuelle, aucun individu n’était soupçonné d’un crime. “L’objectif est d’obtenir le plus tôt possible des preuves qui pourraient être disponibles en Suède afin qu’elles puissent être utilisées dans de futures procédures judiciaires, soit en Suède, soit devant un tribunal d’un autre pays, soit devant un tribunal international tel que la Cour pénale internationale, la CPI.”

Le mois dernier, la CPI a lancé sa propre enquête sur d’éventuels crimes de guerre en Ukraine.

“J’ai notifié il y a quelques instants à la présidence de la CPI ma décision de procéder immédiatement à des enquêtes actives sur la situation” en Ukraine, a écrit Karim Khan dans un communiqué.

Le procureur général de la Cour de La Haye, Karim Khan, a déclaré le 3 mars qu’il pensait qu’il y avait une “base raisonnable” pour croire que des crimes relevant de la compétence de la Cour avaient été commis.

Les procureurs suédois ont encouragé mardi les personnes qui ont été victimes ou témoins de “violences contre des civils en Ukraine” à contacter les autorités.

Pour les crimes de guerre, la Suède applique un principe de compétence universelle, ce qui signifie que ses tribunaux peuvent juger une personne pour des charges graves telles que le meurtre ou les crimes de guerre, quel que soit le lieu où les infractions présumées ont eu lieu.

Les demandes d’enquêtes et de procès pour crimes de guerre en Ukraine se sont intensifiées après l’apparition d’images horribles de cadavres gisant dans les rues de la ville de Buca après le retrait des troupes russes.

Moscou a nié toute responsabilité et a suggéré que les images sont fausses ou que les décès ont eu lieu après le retrait des forces russes de la région.

Mais des photos satellites récemment publiées, prises par Maxar Technologies à la mi-mars, avant le retrait russe, montrent ce qui semble être des corps dans certains des endroits où ils ont été trouvés plus tard par les troupes ukrainiennes et vus par les journalistes.