Friedrich Merz sera le prochain leader des conservateurs allemands

M. Merz, 66 ans, membre du Bundestag et ancien député européen, était le grand favori pour battre ses adversaires Norbert Röttgen et Helge Braun lors des élections.

Près de 250 000 membres de la CDU ont participé au scrutin, qui a vu le droitier Merz remporter 62,1 % des voix.

Röttgen, un homme de centre-droit qui dirige la commission parlementaire des affaires étrangères, a obtenu 25,8 % des voix, tandis que Helge Braun, qui a dirigé la chancellerie sous Angela Merkel, n’a obtenu que 12,1 %.

M. Merz remplacera l’allié d’Angela Merkel, Armin Laschet, qui a été contraint d’annoncer sa démission après avoir conduit le bloc CDU-CSU à son pire résultat, 24,1 %, lors des élections générales de septembre.

Le résultat des élections a jeté les conservateurs dans la tourmente au moment même où Mme Merkel se préparait à prendre sa retraite après 16 ans au pouvoir.

Il a également ouvert la porte au rival SPD – l’ancien partenaire de coalition junior de la CDU – pour obtenir une nouvelle coalition avec les Verts et le FDP et, avec elle, les clés de la chancellerie.

“Je représenterai bien sûr le parti dans son ensemble et je m’occuperai de toutes les questions que notre parti juge importantes”, a déclaré M. Merz lors de l’annonce du résultat du vote à Berlin.

S’adapter à l’opposition “ne se fera pas du jour au lendemain, en particulier lorsque nous avons été au gouvernement pendant si longtemps et avec tant de succès, mais nous allons bien sûr nous adapter à ce rôle”, a-t-il déclaré.

À l’approche des élections de septembre, l’homme politique chevronné a fait tourner les têtes avec une vidéo de campagne excentrique qui rappelait sa toute première campagne électorale dans le Hochsauerland en 1994. La vidéo loufoque montrait des habitants coupant du bois en tenue traditionnelle, sans oublier un renard parlant qui sortait de derrière un arbre et disait “Dors bien, Friedrich – et éteins la lumière” avec la voix de Helmut Kohl.

La séquence avance ensuite rapidement jusqu’en 2021, où Merz, d’âge mûr, fait l’éloge du passage à une Bonn moderne qui s’est développée grâce à la numérisation.

Au-delà du matériel de campagne décalé, l’élection de Merz marque un changement décisif par rapport à la politique prudente et centriste de l’ère Merkel.

En tant qu’ardent défenseur de la droite, il a été l’un des 130 députés conservateurs à voter contre l’abrogation d’un changement de loi visant à faire du viol conjugal un délit pénal en 1997.

Il s’est également opposé avec force à une proposition d’impôt sur la fortune visant à compenser l’impact de la crise de Covid sur les plus pauvres de la société, et croit en la suppression de réglementations telles que les protections environnementales pour encourager la croissance dans le secteur des affaires.

La troisième fois est la bonne

Millionnaire et avocat d’affaires de métier, Merz avait auparavant été complètement écarté de la politique par une lutte de pouvoir avec Merkel dans les années 2000, avant de revenir lorsqu’elle a démissionné de la tête de la CDU en 2018.

Il a depuis perdu deux fois dans sa quête pour devenir chef du parti, battu dans les deux cas par des candidats préférant un cours plus centriste et la continuité avec l’ère Merkel.

Mais c’est la troisième fois que Merz a eu de la chance lors d’un vote qui, pour la première fois dans son histoire, a vu les précédents chefs de parti choisis par un nombre beaucoup plus restreint de membres seniors.

Près des deux tiers des 400 000 membres de la CDU ont voté par correspondance entre le 4 et le 16 décembre.

Merz doit maintenant être officiellement élu lors d’un congrès les 21 et 22 janvier à Hanovre.