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Suisse

Faire la loi : les affaires judiciaires les plus étranges de Suisse

Quiconque a dit que rien d’intéressant ne se produisait jamais dans ce pays pacifique devrait repenser sa position. Voici quelques-uns des cas les plus étranges auxquels le système judiciaire suisse a dû faire face.

À en juger par le genre de questions sur lesquelles les tribunaux suisses ont dû se prononcer, il semblerait que certaines personnes n’aient pas grand-chose d’autre à s’occuper que de pinailler et de chercher des ennuis.

C’est peut-être l’ennui ou peut-être un véritable désir de voir que justice est rendue, mais certains des cas que le système judiciaire a dû considérer (sérieusement) sont, eh bien, à vous de juger !

Les fesses de Gnome se rasent un jour au tribunal

Il n’y a apparemment pas d’autres problèmes à Fricktal, en Argovie, car la plus grande nouvelle en provenance de la zone rurale du nord du pays est une affaire judiciaire impliquant un nain de jardin grossier.

Comme le rapporte Blick le 13 novembre, un couple de personnes âgées poursuit sa voisine en justice parce qu’elle refuse de déplacer son nain de jardin aux fesses nues, dont le postérieur découvert fait directement face à la fenêtre de la cuisine des retraités.

“Quand je regarde vers le nord, je vois un âne”, a témoigné l’époux indigné devant un tribunal de district.

Il a ajouté qu’il avait demandé à plusieurs reprises au propriétaire de la créature offensive de “retirer le gnome, idiot !”

Pour l’accusation – oui, le couple a en fait engagé un avocat – l’accusé a délibérément placé les fesses dans le champ de vision du couple, une accusation que le propriétaire du gnome nie avec véhémence.

Les plaignants considérant l’incident comme « une atteinte à leur honneur », ils demandent une amende de 1050 francs au propriétaire du gnome.

L’affaire est toujours en cours, mais le jour du jugement est proche.

Une affaire très louche à Zurich

Nous jurons que nous n’inventons pas : un avocat zurichois est allé en justice pour représenter les droits (posthumes) d’un poisson.

Tout a commencé en 2008 lorsque Patrick Giger, un pêcheur de 34 ans du village suisse de Horgen, a pêché un brochet de 10 kg dans le lac de Zurich.

En raison du poids du brochet, il a dû le tirer grossièrement pendant 10 minutes, mais il a finalement réussi et cette nuit-là, lui et ses amis l’ont mangé.

Quelques mois plus tard, le procureur de la République de Zurich a porté plainte contre Giger pour avoir causé des souffrances excessives à l’animal.

Le brochet était représenté au tribunal par l’avocat des animaux Antoine Goetschel. Giger a été acquitté, bien que l’affaire ait pu lui laisser un goût de poisson dans la bouche.

À la suite de cette affaire, cependant, le parlement a adopté une loi en 2009 exigeant que tous les pêcheurs à la ligne du pays suivent un cours sur les méthodes humaines de capture du poisson.

Pendant ce temps, Goetschel est devenu le principal avocat suisse en matière de protection des animaux et il a dirigé un référendum qui obligerait chaque canton à nommer un avocat spécial pour représenter les animaux de compagnie et les animaux de ferme devant les tribunaux en cas d’abus présumés.

En réponse, un groupe appelé « Non à l’initiative des avocats sur les animaux inutiles » avait été mis en place pour exhorter les électeurs à rejeter la proposition.

Finalement, il a été rejeté par 70 pour cent des votants le 7 mars 2010, au motif que les lois suisses sur la protection des animaux sont déjà suffisamment strictes.

En fait, il semble qu’un certain nombre d’affaires devant les tribunaux suisses impliquent des animaux. Comme celui-ci…

Verrouillage des cornes sur les cloches des vaches

En 2014, un agriculteur de la région de l’Oberland zurichois a reçu l’ordre de retirer les cloches de ses vaches après que ses voisins se soient plaints que le carillon les empêchait de dormir.

Les habitants d’un hameau vivent dans des maisons attenantes à un pâturage où le fermier élève une partie de ses 27 vaches.

Le conflit a commencé environ quatre ans auparavant, lorsque les habitants ont demandé au fermier de retirer les cloches des vaches venues des alpages.

Lorsqu’il a refusé, l’affaire a atterri devant un tribunal de district, qui a statué que toute vache située à moins de 200 mètres d’une maison entre 22 heures et 7 heures du matin devait être éventrée.

Cependant, le fermier a refusé, arguant que son bétail s’était parfois échappé de l’enclos et que les cloches l’aidaient à les localiser à nouveau.

Enfin, un tribunal cantonal a confirmé la décision antérieure, mais l’agriculteur a promis de porter son affaire jusqu’au tribunal fédéral.

Restez à l’écoute.

Une vache bruyante. Photo de Heiner de Pexels

Et en parlant de cloches…

Que ce soit sur les vaches ou dans les églises, les cloches peuvent créer tout un chahut.

Par exemple, une église protestante de Wädenswil, dans le canton de Zurich, sonnait toutes les 15 minutes, même toute la nuit.

Un couple vivant à proximité s’est plaint de ne pas pouvoir dormir et a demandé au tribunal local de se prononcer sur la question. Ils ont appuyé leur argumentation sur une étude scientifique menée par l’Institut fédéral de technologie (ETH) de Zurich, qui a montré que le bruit des cloches atteignait 48 décibels lorsque les fenêtres étaient légèrement entrouvertes.

Des niveaux de 40 à 45 décibels peuvent être perturbateurs, selon l’étude.

Le tribunal a donné raison au couple, statuant que les cloches ne devraient sonner qu’à l’heure de la nuit, plutôt que toutes les 15 minutes.

Cependant, en 2017, la Cour fédérale a statué en appel en faveur de l’église, lui permettant de continuer à faire sonner ses cloches toute la nuit.

La plus haute juridiction de Suisse a infirmé la décision, arguant que des cloches moins fréquentes la nuit faisaient peu de différence sur les niveaux de bruit et que cette sonnerie de cloches d’église était une tradition locale.

La question du bruit à la campagne revient de temps en temps en Suisse, ce qui nous amène au cas de…

Le poulailler bruyant

En 2010, un couple a acheté une maison dans les hauteurs de Montreux, dans le Vaud, avec l’intention d’élever des poulets sur sa parcelle de 4 000 m2. La commune a confirmé qu’elle pouvait garder jusqu’à 2 000 poulets sur sa propriété.

Mais en 2012, un voisin s’est plaint du vacarme des poules et des coqs aux alentours de sa maison et a réclamé 97 000 francs de dommages et intérêts.

Les bruiteurs. Photo de Jordan Whitt sur Unsplash

Les propriétaires ont affirmé, non sans raison, qu’il s’agissait d’une demande absurde dans une zone rurale, d’autant plus que le voisin ne vivait pas dans sa maison à temps plein et n’y restait qu’occasionnellement.

Après des mois de querelles judiciaires, le voisin a accepté de renoncer à sa demande de dommages et intérêts si le couple renonçait à leur poulailler, ce qu’ils ont refusé de faire.

Le tribunal a finalement donné raison aux propriétaires de poulets, condamnant le voisin à payer plus de 36 000 francs de frais de justice.

Ce sont parmi les affaires judiciaires les plus étranges de Suisse, prouvant que les Suisses n’hésitent pas à recourir au système judiciaire s’ils estiment que leurs droits (ou ceux de leurs animaux) sont violés, même d’une manière qui pourrait être considérée comme insignifiante dans certains pays.

Mais ce n’est pas tout

Parfois, des choses étranges peuvent se produire avant même que les gens n’atteignent le tribunal.

En 2016, un homme pris pour excès de vitesse s’est rendu à son audience devant le tribunal du canton de Lucerne dans une voiture avec des plaques d’immatriculation volées.

Le jeune homme de 25 ans s’est présenté devant le tribunal, mais a été de nouveau arrêté dans un parking immédiatement après l’audience.

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