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Suisse

Diamants, plastique et impression 3D : Comment la Suisse révolutionne l’horlogerie

Les marques horlogères suisses traditionnelles ont adopté une série de nouvelles technologies. Photo : Fabrice COFFRINI / AFP

Les marques traditionnelles de montres suisses ont adopté une série de nouvelles technologies. Photo : Fabrice COFFRINI / AFP

Diamants fabriqués en laboratoire, plastique recyclé et impression 3D : cette année, le salon de l’horlogerie de Genève regorgeait de garde-temps fabriqués à partir de nouveaux matériaux, destinés à séduire une nouvelle génération de connaisseurs de montres de luxe.

H. Moser, une marque de niche produisant 2 000 montres par an pour de riches collectionneurs, a présenté cette année une montre recouverte de Vantablack, un revêtement super noir qui absorbe presque toute la lumière.

Perchée sur un fond noir, la montre, qui est encore au stade de concept, crée l’illusion d’un trou noir, seules les aiguilles colorées étant visibles à l’œil nu.

Le matériau, composé de nanotubes de carbone et fabriqué par NanoSystems, est considéré comme le pigment le plus sombre au monde.

“Je voulais apporter quelque chose de différent de ce qui sera exposé dans les vitrines dans trois mois”, a déclaré à l’AFP Edouard Meylan, chef de l’entreprise, au salon Montres et Merveilles.

“J’ai voulu montrer l’avenir des matériaux”, a-t-il ajouté, précisant qu’il avait voulu donner un aperçu de ce que pourrait être l’industrie horlogère dans cinq ans.

Alors que la marque de luxe a déjà utilisé le Vantablack dans ses cadrans d’horloge, ce modèle d’exposition est entièrement recouvert. Pour l’instant, il ne peut être touché car le matériau pourrait perdre ses propriétés.

D’autres travaux sont nécessaires avant qu’il puisse être porté.

Technologie artisanale

Le noir est très demandé cette année par les nouveaux virtuoses du luxe, selon Vincent Grégoire, qui dirige la mode masculine et les accessoires pour le cabinet de conseil parisien NellyRodi.

“C’est une clientèle qui veut du beau, de l’hyper-luxe, avec des matériaux du futur, pleins de technologie, mais artisanaux de manière experte”, a-t-il déclaré.

Leurs goûts évoquent “l’univers d’Anish Kapoor”, a-t-il dit, en référence au sculpteur britannique qui a déclenché un scandale en 2016 lorsqu’il a acheté le droit exclusif d’utiliser le Vantablack dans le domaine de l’art.

Une nouvelle génération d’amateurs de luxe est en train d’émerger, selon Grégoire, dont une catégorie d'”agitateurs”, fans de la culture de rue et de la récupération, qui veulent utiliser leur pouvoir d’achat pour une “action militante”.

Sur un stand consacré à l’innovation, la marque Oris montre comment elle recycle les déchets plastiques, en les broyant pour fabriquer un matériau qui ressemble à du marbre multicolore pour ses cadrans d’horloge.

Diamants de laboratoire

Tag Heuer, propriété du groupe de luxe français LVMH, a entre-temps brisé un tabou de l’industrie en utilisant, pour la première fois, des diamants fabriqués en laboratoire dans l’un de ses modèles phares.

Ces diamants, fabriqués à partir de dépôts chimiques, n’ont pas été utilisés pour remplacer leurs homologues brillants provenant de mines.

Au contraire, ils ont été choisis pour explorer comment la nouvelle technologie, qui peut produire des pierres de forme unique, peut donner au cadran une nouvelle texture qui attire la lumière.

La marque espère que cette nouvelle technologie lui permettra d’explorer de nouvelles possibilités tout en restant fermement ancrée dans le luxe haut de gamme.

Le prix de cette montre est de 350 000 francs suisses (380 000 dollars, 345 000 euros).

“Les diamants de laboratoire ont leur place sur le marché”, a déclaré Tobias Kormind, directeur du détaillant de bijoux en ligne 77Diamonds, enthousiasmé par la montre présentée sur le site Web de Tag Heuer.

“Les gens achètent des diamants de laboratoire pour de nombreuses raisons, certaines pour des raisons d’accessibilité financière, d’autres pour des raisons environnementales”, a-t-il ajouté.

Il a cependant souligné que “sur le long terme, les diamants naturels sont ceux qui restent rares et investissables”. Le stand de Cartier regorge de diamants naturels.

Mais le joaillier, propriété de Richemont, a également tâté des nouvelles technologies cette année.

Grâce à l’impression 3D, il a créé une nouvelle collection appelée “Coussin”, dont l’enveloppe cède légèrement à la pression avant de reprendre sa forme initiale, comme le coussin dont elle porte le nom.

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