Les garde-côtes suédois ont confirmé jeudi qu’il y avait quatre fuites au total sur le pipeline en mer Baltique – deux du côté suédois et deux du côté danois. Trois fuites avaient été signalées précédemment.

Les gazoducs Nord Stream 1 et 2 ont été au centre de tensions géopolitiques, la Russie ayant réduit ses livraisons de gaz à l’Europe en représailles présumées aux sanctions occidentales après l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

L’opérateur de Nord Stream a déclaré qu’il avait “l’intention de commencer à évaluer les dommages causés au gazoduc dès qu’il aura reçu les autorisations officielles nécessaires”.

Il a déclaré que l’accès pourrait être autorisé “seulement après que la pression dans le gazoduc se soit stabilisée et que la fuite de gaz ait cessé”.

“Jusqu’à l’achèvement de l’évaluation des dommages, il n’est pas possible de prédire le calendrier de restauration de l’infrastructure de transport de gaz”, a déclaré l’opérateur.

L’OTAN a déclaré que les dommages étaient “le résultat d’actes de sabotage délibérés, imprudents et irresponsables” et a déclaré qu’elle soutenait les enquêtes visant à déterminer l’origine des dommages.

L’alliance occidentale a averti qu’elle était “engagée à se préparer, à dissuader et à se défendre contre l’utilisation coercitive de l’énergie et d’autres tactiques hybrides”.

“Toute attaque délibérée contre l’infrastructure critique des Alliés fera l’objet d’une réponse unie et déterminée”, a déclaré l’alliance, ajoutant que les fuites présentent des risques pour la navigation et causeraient des dommages environnementaux importants.

La Russie a nié être à l’origine des explosions et a déclaré qu’un État étranger était probablement responsable.

Le président Vladimir Poutine a attribué les fuites au “terrorisme international”.

Il les a décrites comme un “sabotage sans précédent” lors d’un appel téléphonique avec le dirigeant turc Recep Tayyip Erdogan jeudi, selon un compte rendu du Kremlin.

Le service de sécurité russe a également lancé une enquête pour “terrorisme international” sur les fuites de gaz, affirmant qu’elles avaient causé “des dommages économiques importants à la Fédération de Russie”.

La Russie a déclaré mercredi que Washington devrait répondre s’il était derrière les fuites – une affirmation rejetée par les Etats-Unis comme “ridicule”.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira vendredi pour discuter de la question.

La Finlande, qui a une frontière avec la Russie, a pris des mesures pour renforcer la sécurité autour de ses infrastructures critiques, en mettant l’accent sur le réseau électrique.

Les deux principales centrales nucléaires suédoises ont relevé leur niveau d’alerte.

Exploités par un consortium détenu majoritairement par le géant gazier russe Gazprom, NordStream 1 et 2 relient la Russie à l’Allemagne.

Bien que les pipelines ne soient pas actuellement en service, ils contiennent encore du gaz.

Les vastes fuites ont provoqué des panaches de gaz sous-marins, avec des bulles importantes à la surface de la mer sur plusieurs centaines de mètres de large, rendant impossible l’inspection immédiate des structures.

Les instituts sismiques ont indiqué mardi qu’ils avaient enregistré “selon toute vraisemblance” des explosions dans la zone, avant que les fuites ne soient détectées.

Un navire de recherche et de sauvetage des garde-côtes suédois patrouille dans la zone.

“L’équipage rapporte que le flux de gaz visible à la surface est constant”, a déclaré l’agence dans un communiqué.

Les autorités danoises ont déclaré que les fuites continueront jusqu’à ce que le gaz dans les pipelines soit épuisé, ce qui devrait se produire dimanche.

Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie, a déclaré lors d’un symposium à Paris que pour lui, il était “très évident” qui était derrière les fuites.

Il a déclaré que les pénuries de gaz naturel à la suite de la guerre en Ukraine pourraient rendre l’hiver difficile en Europe.

“En l’absence d’une surprise négative majeure, je pense que l’Europe, en termes de gaz naturel, peut survivre à cet hiver avec beaucoup de bleus dans nos corps en termes de prix, d’économie et de questions sociales, mais nous pouvons traverser cela”, a déclaré M. Birols.

Selon les groupes de défense du climat, Nord Stream 1 et 2 contenaient environ 350 000 tonnes de gaz naturel – méthane.

Greenpeace affirme que les fuites pourraient avoir un effet de près de 30 millions de tonnes de CO2, soit plus des deux tiers des émissions annuelles du Danemark.