Connect with us

Suisse

Comment l’invasion de l’Ukraine par la Russie a déjà changé la Suisse

Comment l'invasion de l'Ukraine par la Russie a déjà changé la Suisse

La Suisse s’apprête à acheter des avions de combat F-35A pour son armée de l’air. Photo : Pixabay

Depuis la fin de la guerre froide en décembre 1989, la Suisse a vécu paisiblement et n’a pratiquement pas été affectée par les divers bouleversements politiques et économiques survenus dans d’autres pays.

Même entourée par l’Union européenne, elle a établi et respecté ses propres règles. Bien qu’elle ait signé un certain nombre d’accords bilatéraux avec l’UE – principalement à son propre avantage – elle a continué à défendre obstinément sa neutralité.

La guerre en Ukraine a toutefois contraint la Suisse à repenser ses positions sur la notion de souveraineté et de sécurité nationale, et à prendre des mesures sans précédent.

Comme le dit le portail d’information suisse Watson, “ces derniers jours ont montré que la guerre en Ukraine ne remet pas seulement en question notre neutralité, mais fait aussi tomber des tabous politiques”.

C’est ainsi :

Sanctions et neutralité

En tant que nation neutre, la Suisse n’a pas pris parti dans les conflits politiques, et encore moins militaires.

Cependant, rompant avec cette tradition, la Suisse s’est jointe à la communauté internationale pour imposer des sanctions à la Russie.

Lors de l’annonce du 28 février, le président suisse Ignazio Cassis a reconnu que si la démarche était “unique”, la Suisse ne renonçait pas à son engagement “intouchable” de neutralité, rétorquant que “jouer le jeu d’un agresseur n’est pas neutre.”

Sécurité nationale

Si, pour l’instant, il n’y a pas de menace que la guerre entre la Russie et l’Ukraine ait un impact militaire sur la Suisse, les députés et le gouvernement suisses sont néanmoins préoccupés par le niveau de préparation du pays en matière de sécurité et de défense.

Au cours de la dernière décennie, ne voyant aucune menace pour sa sécurité, la Suisse a mis au rebut une grande partie de son équipement militaire en réduisant considérablement les forces armées, ainsi que les dépenses militaires – une tendance qui s’est poursuivie au cours des années suivantes.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a cependant changé la donne. La ministre suisse de la défense Viola Amherd s’est prononcée en faveur d’une augmentation du budget militaire de deux milliards de francs pour permettre le renouvellement de la force aérienne – les F/A-18 actuellement utilisés seront mis hors service d’ici 2030 – ainsi que le rééquipement des troupes au sol.

Bien qu’en 2021 le gouvernement suisse de 36 avions de combat F-35A des États-Unis pour remplacer la flotte vieillissante actuelle du pays, la décision a suscité des critiques publiques.

Les sociaux-démocrates, les Verts et le groupe pour une Suisse sans armée ont même lancé une initiative pour empêcher l’achat des jets américains, le référendum devant avoir lieu en 2023.

Cependant, avec la guerre en Europe de l’Est, l’urgence est accrue et la question des avions de combat devient soudainement moins litigieuse. En fait, les députés ne veulent pas attendre le vote référendaire, mais signer l’accord d’achat cette année. “Il faut agir maintenant”, a déclaré le député Thierry Burkart.

Il demande également plus d’armes lourdes et de chars de combat, tandis qu’un autre député, Werner Salzmann, qui est également président de la Commission de la politique de sécurité, a exhorté l’armée à acheter des gilets pare-balles pour tous les soldats et à équiper les avions de chasse actuels pour les rendre aptes au combat terrestre.

Conseil de sécurité

Par ailleurs, dans un geste sans précédent suscité par la guerre en Ukraine, la Suisse a demandé un siège non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU pour les années 2023 et 2024.

Les députés de droite affirment que la présence de la Suisse au Conseil ne serait pas compatible avec le principe de souveraineté. Pour le gouvernement, cependant, si ce mandat peut constituer une rupture avec la tradition de non-implication, il n’érode pas la neutralité. Au contraire, ce siège permettrait à la Suisse de mieux se faire entendre et de s’engager de manière influente pour la paix.

“C’est clairement en temps de crise que le monde a besoin, au sein du Conseil de sécurité, d’avoir la voix d’un pays neutre et non-aligné”, a déclaré le député Laurent Wehrli au diffuseur public RTS.

Continue Reading
You may also like...

Dernières nouvelles

Tendance

To Top