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Suisse

Cela renforce la lutte” : Comment la Suisse a réagi aux nouvelles règles du Covid

A partir d’aujourd’hui, de nouvelles règles visant à freiner la propagation du coronavirus entrent en vigueur en Suisse. Voici comment les médias, les épidémiologistes, les politiciens et d’autres groupes ont réagi à ces mesures plus restrictives.

“Seules les personnes vaccinées ou guéries auront accès aux espaces intérieurs des restaurants, des établissements culturels et des installations de sport et de loisirs, ainsi qu’aux manifestations en salle”, a indiqué vendredi le Conseil fédéral.

Les rassemblements privés seront limités à 10 personnes, enfants compris, si une personne du groupe n’est pas vaccinée ou ne peut pas présenter de preuve de guérison.

En outre, le gouvernement a rendu à nouveau obligatoire l’obligation de travailler à domicile, toutes les mesures restant en vigueur au moins jusqu’au 24 janvier 2022.

Les réactions aux nouvelles mesures ont été majoritairement positives.

“Cette ‘thérapie de choc’ est nécessaire pour briser la cinquième vague et éviter une catastrophe sanitaire”, a écrit la Tribune de Genève après l’annonce des mesures.

Le journal mettait toutefois en garde contre le fait que les nouvelles restrictions pourraient “radicaliser davantage les opposants au vaccin” et provoquer “une frustration croissante”.

“Les décisions annoncées vendredi se justifient en tant que mesures exceptionnelles. A terme, elles sont tout simplement intenables”, ajoute la Tribune.

Pour Schweiz am Wochende, exclure les non-vaccinés de la vie sociale est justifié. “Nous nous trouvons dans la plus grande crise sanitaire depuis cent ans. Chacun doit donc assumer ses choix et la 2G permettra d’éviter l’enfermement”.

Les experts de la santé se prononcent eux aussi en faveur des nouvelles règles.

“Du point de vue épidémiologique, ces mesures sont logiques, même si elles sont prises trop tard”, a déclaré Didier Pittet, chef du service de prévention des infections aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), dans une interview accordée au diffuseur public RTS.

Cependant, l’épidémiologiste Didier Trono estime que les mesures sont “trop souples, il ne faut donc pas s’étonner que nos chiffres soient si élevés”.

Il estime que des règles plus strictes sont nécessaires, d’autant plus que la variante Omicron “sera dominante en Suisse dans deux semaines”.

Le durcissement des mesures est salué par une majorité de partis politiques, même si certains sont plus enthousiastes que d’autres.

Pour les sociaux-démocrates, “la stratégie va dans la bonne direction et renforce la lutte contre la pandémie, tout comme l’obligation du télétravail, qui garantit une meilleure protection de la population active”.

Balthasar Glättli, président des Verts, a également qualifié les nouvelles mesures d'”essentielles”.

“Le paquet de mesures est dur pour nous tous et aussi pour les entreprises concernées, mais il est absolument nécessaire. Le Conseil fédéral recommande de reporter les interventions non urgentes dans les hôpitaux – cela montre la gravité de la situation aujourd’hui”.

Certains partis émettent toutefois des réserves sur certains aspects des nouvelles règles.

Gerhard Pfister, président du parti politique du Centre, a déclaré qu’il craignait que “les restrictions pour les non-vaccinés les excluent de certaines parties de la vie sociale”. Mais le parti fera tout pour “promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la solidarité”.

Les libéraux “comprennent la décision prise par le Conseil fédéral de contenir la pandémie et de protéger les hôpitaux de la saturation. Toutefois, ils s’opposent à une obligation rigide de travailler à domicile”, précise le parti.

La réaction la plus hostile est venue de l’extrême-droite.

L’Union démocratique du centre (UDC), qui s’est prononcée contre toutes les restrictions du Covid, est la seule organisation politique traditionnelle qui rejette toutes les mesures.

“Le Conseil fédéral gâche le Noël des Suisses avec la règle 2G disproportionnée”, écrit l’UDC sur son site internet.

Le parti “condamne l’introduction généralisée de la 2G, la règle des dix lors des réunions privées et l’obligation renouvelée de travailler à domicile” qui, selon l’UDC, “relèvent d’une politique purement symbolique pour harceler davantage la population”.

La réaction est également mitigée dans les milieux économiques, notamment en ce qui concerne l’obligation de travailler à domicile.

“Même si le durcissement du Conseil fédéral pour lutter contre la pandémie est limité dans le temps, il affectera l’ensemble de l’économie suisse”, selon l’Union patronale suisse.

“Les employeurs exigent donc une application prudente et limitée dans le temps à un minimum et, en fonction de l’évolution, d’autres mesures de soutien”.

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