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Allemagne

Bienvenue à Berlin : Les réfugiés ukrainiens affluent en Allemagne

Des réfugiés d'Ukraine dans la gare centrale de Berlin le 1er mars.

Des réfugiés ukrainiens dans la gare centrale de Berlin le 1er mars. Photo : picture alliance/dpa Paul Zinken

L’annonce par haut-parleur est presque noyée dans le brouhaha des passagers qui se déversent du train de Varsovie, mais c’est un message que beaucoup d’entre eux attendaient depuis longtemps : “Chers passagers d’Ukraine, bienvenue à Berlin !”

Un peu plus d’une semaine après que la Russie ait lancé une attaque contre l’Ukraine, le filet de réfugiés de guerre arrivant en Allemagne s’est transformé en un flux régulier.

“La situation a changé de façon spectaculaire”, a déclaré Katja Kipping, sénatrice chargée des affaires sociales dans la ville-état de Berlin.

Dans la seule soirée de mardi, 1 300 réfugiés sont arrivés en train dans la capitale allemande.

Le maire Franziska Giffey s’attend à ce que Berlin, située à moins de 100 kilomètres de la Pologne, voisine de l’Ukraine à l’ouest, accueille au moins 20 000 Ukrainiens dans les semaines à venir, et sa ville prépare d’urgence des logements d’urgence.

Le ministère de l’intérieur allemand a officiellement enregistré plus de 5 000 réfugiés ukrainiens jusqu’à présent. Mais étant donné l’absence de contrôles aux frontières entre la Pologne et l’Allemagne, le nombre réel est probablement plus élevé.

A la gare centrale de Berlin, les femmes et les enfants ukrainiens constituent la majeure partie des personnes arrivant de Pologne, ayant laissé derrière eux maris, pères et fils pour rejoindre la lutte contre l’avancée des troupes russes.

Parmi les nouveaux arrivants se trouve Nathalia Lypka, un professeur allemand de la ville de Zaporizhzhia, dans l’est de l’Ukraine, qui a fui avec sa fille de 21 ans.

La peur au ventre

“Nous nous sommes retrouvés à Lviv”, dit-elle à l’AFP, en se reposant sur un banc en bois installé par des bénévoles dans un coin de la vaste gare ferroviaire, l’une des plus fréquentées d’Europe.

“Ma fille était à Kiev, c’était terrible, elle avait peur et a dû se réfugier dans la station de métro” pour se protéger des bombardements, dit-elle.

“Mon mari et mon fils sont restés… Mon mari servait déjà dans l’armée et il a dû reprendre son service”, ajoute-t-elle.

Les réfugiés d'Ukraine arrivent à Berlin le 1er mars.

Des réfugiés d’Ukraine arrivent à Berlin le 1er mars. Photo : picture alliance/dpa Paul Zinken

Lypka et sa fille prévoient de monter dans un train pour Stuttgart ensuite, où des amis les attendent pour les accueillir.

” Nous remercions l’Europe pour son soutien “, ajoute-t-elle.

Billets gratuits

Bien que l’afflux ukrainien fasse pâle figure en comparaison des centaines de milliers de Syriens et d’Irakiens qui ont fui leurs pays déchirés par les conflits pour l’Allemagne en 2015-2016, les scènes de réfugiés accueillis par des comités d’accueil bénévoles sont remarquablement similaires.

À la gare de Berlin, des bénévoles vêtus de gilets jaunes haute visibilité distribuent des bananes, des petits pains et des bouteilles d’eau aux nouveaux arrivants.

Certains portent sur leur poitrine des autocollants indiquant qu’ils parlent russe ou ukrainien. D’autres aident les nouveaux arrivants déconcertés à planifier leur voyage, en utilisant l’offre de l’opérateur ferroviaire Deutsche Bahn qui propose des voyages gratuits aux Ukrainiens.

A proximité, des volontaires plient des couvertures et des vêtements pour accepter le don de masques anti-coronavirus d’une Allemande.

Ailleurs dans la station, la Croix-Rouge est là pour administrer les premiers soins aux réfugiés, ou organiser le transport vers l’hôpital pour ceux qui ont besoin de soins plus sérieux.

“Beaucoup de gens arrivent ici épuisés, ils ont des maux de tête” et d’autres douleurs, dit Nicolas Schoenemann, qui supervise une équipe de cinq travailleurs de la Croix-Rouge.

Parmi les personnes venant d’Ukraine, on trouve également un nombre important de personnes originaires d’Afrique.

Avant l’invasion de la Russie, l’Ukraine abritait quelque 16 000 étudiants africains, selon Liubov Abravitova, l’ambassadeur ukrainien en Afrique du Sud.

Le Camerounais Aurelien Kaze étudiait l’économie dans la deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv, qui a été touchée par les bombardements russes.

“On entendait les bombardements, c’était la panique partout”, dit-il en attendant de monter dans un train à destination de Bruxelles où il a de la famille.

Le jeune homme de 25 ans s’estime chanceux d’avoir pu traverser sans encombre la frontière entre l’Ukraine et la Pologne, suite à des rapports faisant état de comportements racistes des gardes-frontières à l’encontre des Africains.

Kaze a déclaré que cela semble s’être passé “un peu plus facilement” pour lui que pour d’autres. “Ils ont vérifié mes papiers”, se souvient-il, et on lui a fait signe de passer.

Par Yannick PASQUET

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