La pandémie de Covid-19 a mis en lumière le rôle crucial que jouent les infirmières et les autres professionnels de la santé non seulement dans la gestion d’une crise sanitaire, mais aussi dans les tâches plus banales mais néanmoins essentielles liées aux soins des patients.
Mais selon l’Association suisse des infirmières et infirmiers, qui a lancé l’initiative dite “Soins infirmiers”, il faut faire davantage pour améliorer les conditions de travail des employés de la santé et maintenir des soins infirmiers de qualité.
Que demande la proposition ?
La pénurie de personnel infirmier en Suisse est au centre de l’initiative. [Selon Rebecca Spirig, directrice des soins infirmiers à l’hôpital universitaire de Zurich, environ 10 000 soignants sont nécessaires d’urgence à l’heure actuelle, et 70 500 autres dans les huit prochaines années.
“En l’état, la situation est intenable&rdquo ;, a-t-elle ajouté. [Et parce qu’il n’y a pas assez de soignants, le personnel existant travaille plus longtemps, ce qui entraîne une augmentation de la charge de travail et un épuisement, qui poussent de nombreuses infirmières à quitter leur emploi. [Cela crée à son tour encore plus de pénuries et un cercle vicieux qui, selon l’association, doit être brisé. [Pour y parvenir, l’initiative demande principalement un personnel infirmier suffisant pour assurer la qualité des soins aux patients, ainsi que la formation d’un plus grand nombre de soignants pour soulager la pression sur le personnel de santé et éviter les burnouts et les abandons de la profession.
Un autre avantage de la formation d’un plus grand nombre d’infirmières est que la Suisse dépendra moins des travailleurs étrangers. Aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), par exemple, 60 % du personnel médical est composé de travailleurs frontaliers venus de France.
“Sans les employés étrangers, notre système de santé ne fonctionnerait plus. Cette grande dépendance est problématique. Il est impératif que nous formions davantage d’infirmières et d’infirmiers au niveau national, a déclaré M. Spirig.
Le gouvernement est contre la proposition &mdash ; c’est pourquoi
Le Conseil fédéral et le Parlement estiment que cette initiative est trop extrême et va trop loin, notamment en ce qui concerne le rôle du gouvernement dans la réglementation des conditions de travail et des salaires. [Les autorités ont créé leur propre contre-projet, proposant d’investir jusqu’à 1 milliard de francs sur huit ans pour former davantage de soignants. [Le contre-projet entrera en vigueur si l’initiative originale est rejetée par les électeurs.
Laquelle des deux propositions, celle de l’association des infirmières ou celle du gouvernement, a le plus de chances d’être adoptée ?
Les derniers sondages montrent que la première est la plus probable.
Celui réalisé par la Société suisse de radiodiffusion et télévision montre que 78 % des électeurs soutiennent la version des infirmières.
Un autre sondage récent, réalisé par le groupe de médias Tamedia, donne un résultat presque identique, à savoir 77 %.