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Suisse

7 choses à savoir sur le droit successoral suisse

Vous envisagez de rédiger un testament ou vous souhaitez simplement en savoir plus sur le droit successoral en Suisse ? Voici sept domaines importants à connaître.

La rédaction d’un testament est l’une des décisions les plus importantes que la plupart d’entre nous prendront dans notre vie, il est donc essentiel de le faire correctement. Voici sept choses que vous devez savoir sur le droit successoral suisse.

1. Distinction entre la loi applicable et les autorités compétentes

La loi que vous choisissez d’appliquer à votre testament ne détermine pas nécessairement les autorités du pays qui seront compétentes pour le traitement de votre succession.

Si vous pouvez choisir la loi qui s’applique à votre testament – ​​dans une certaine mesure (voir point 3 ci-dessous), ce seront les règles de droit international privé du pays dans lequel vous avez votre dernier domicile ou « résidence habituelle » (si l’Union européenne convention sur les successions s’applique à votre testament) qui déterminera quel pays aura juridiction sur votre succession.

La loi qui s’applique à votre succession détermine par exemple en quoi consiste la succession, qui a le droit d’hériter, pour quelle part et qui est responsable des dettes de la succession.

Les modalités d’exécution du testament sont régies par les lois du pays dont les autorités sont compétentes.

2. Fiscalité des successions

En raison des différences de droits de succession dans le monde et même en Europe, ne pas avoir de testament et mourir dans un pays où les droits de succession sont élevés, pourrait avoir des conséquences financières importantes pour vos héritiers légaux.

Il est important de noter qu’en Suisse il n’y a pas de droits de succession sur les distributions aux enfants ou au conjoint. Cependant, il existe un impôt sur les successions de 18 à 23 % pour la distribution aux frères et sœurs et de 22 à 27 % pour les grands-tantes ou oncles, neveux, nièces, petits-neveux ou petites-nièces.

Ne pas planifier votre succession peut avoir des conséquences financières importantes.

Dans l’UE, certaines personnes peuvent effectivement payer deux fois ou plus des droits de succession dans différents pays. La plupart des États membres de l’UE prélèvent des impôts en cas de décès d’une personne. Certains États membres appliquent un impôt sur les héritiers, tandis que d’autres États membres appliquent un impôt sur la base de la succession.

Dans les deux cas, l’assujettissement à l’impôt est déterminé sur la base de divers facteurs pertinents (c’est-à-dire la résidence, le domicile ou la nationalité du défunt et/ou du bénéficiaire ; et/ou l’emplacement des biens). Cette situation peut potentiellement conduire à une double imposition, voire à une imposition multiple d’un même héritage dans différents États membres.

3. Puis-je faire un testament en Suisse et choisir le droit suisse ?

Si vous êtes un ressortissant étranger et que vous résidez en Suisse et envisagez d’y vivre à long terme, les règles internationales suisses de droit privé, vous permettent de choisir la loi suisse comme loi applicable à votre testament, puisqu’elle sera considérée comme la loi de votre dernier domicile.

Par conséquent, même si vous mourez malheureusement dans un accident d’avion au retour de vos vacances dans les Caraïbes, quel que soit l’endroit dans le monde où l’avion s’est écrasé, la loi suisse s’appliquerait en principe à votre testament.

Vous pouvez faire un testament soit manuscrit et signé et le laisser au notaire qui l’enverra au registraire des testaments ou le dactylographier et le signer devant deux témoins devant le notaire. Il est recommandé de consulter un avocat ou un notaire pour s’assurer que rien ne manque ou ne contredit dans votre testament.

4. Les autorités suisses peuvent-elles être compétentes pour la répartition de mes biens?

Les ressortissants suisses peuvent choisir la compétence des autorités suisses et/ou du droit suisse soit pour l’ensemble de leurs avoirs, soit pour leurs avoirs établis en Suisse.

Toutefois, les autorités du pays où est situé le bien immobilier d’un ressortissant suisse restent compétentes pour la gestion du bien immobilier.

5. Réserves obligatoires en droit successoral suisse

Il y a parts obligatoires de votre succession, attribuées par le droit successoral suisse, pour votre conjoint et vos enfants, auxquelles vous ne pouvez pas déroger dans votre testament.

C’est ce qu’on appelle les « réserves ».

Ceux-ci sont:

  • Les trois huitièmes du domaine pour les enfants
  • Un huitième de la succession pour chaque parent (seulement si vous n’avez pas d’enfants)
  • Les trois huitièmes de la succession pour le conjoint ou partenaire survivant.

Ainsi, pour une personne qui laisse derrière elle son conjoint et ses enfants, elle peut céder un quart de sa succession à qui bon lui semble mais doit conserver les trois quarts de la succession pour le conjoint et l’enfant/les enfants.

A partir du 1st Janvier 2023, la loi suisse sur les successions modifiera les réserves comme suit :

  • Un quart de la succession pour les enfants
  • La moitié de la succession pour le conjoint

Les parents n’auront plus droit à aucune part obligatoire.

Cependant, en l’absence d’enfants, la moitié de la succession peut être aliénée selon la volonté du testateur.

Il n’y a que quelques-uns des changements – les autres feront partie d’un autre article dans The Local.

6. Autres particularités du droit successoral suisse

Le droit suisse considère qu’il existe un conflit d’intérêts financier entre le conjoint survivant et les enfants mineurs du défunt puisque tous deux sont des héritiers légaux. Le tribunal de protection du canton concerné désigne donc un tuteur pour la gestion des intérêts financiers du mineur enfants, à moins que ce tuteur n’ait déjà été identifié dans le testament.

Le tuteur ne peut pas être un héritier légal du défunt et doit de préférence être en Suisse ou avoir connaissance des règles et règlements suisses.

Il est important de nommer un exécuteur testamentaire, qui ne peut être héritier légal.

La loi suisse vous permet soit de quitter le «droit d’usufruit » ou la « droit de vivre » en faveur de vos héritiers légaux ou de tiers sur des biens immobiliers ou autres. Le droit d’usufruit a une valeur financière à déclarer dans vos déclarations fiscales alors que le droit d’habiter n’en a pas.

Il existe également d’autres mécanismes juridiques qui permettent de s’assurer que la part successorale héritée du conjoint est ensuite transmise aux enfants biologiques du défunt et non partagée avec le nouveau conjoint et les autres enfants du second mariage.

7. Ce qu’il faut garder à l’esprit

La vie est imprévisible – faites un testament.

L’héritage est une loi complexe et implique des traités internationaux, des lois privées internationales, etc. Ne croyez pas que vous comprenez tout en vous appuyant simplement sur Internet.

Rédiger un testament sans consulter une personne qui comprend les lois qui pourraient s’appliquer à votre succession équivaut à ne pas faire de testament, car un testament incompréhensible pourrait être plus dangereux que l’absence de testament pour vos héritiers légaux.

Comprenez les implications fiscales de vos choix – où vous habitez, où se trouvent vos actifs, où vivent vos enfants, etc.

Cet article a été préparé par Renuka Cavadini de Page & Partners.

Page & Partners propose un appel d’introduction de 20 minutes en anglais. Nous sommes impatients de pouvoir vous aider.

Tél.+4122 839 81 50

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