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Italie

PROFIL : Qui est Giorgia Meloni, le probable prochain Premier ministre italien ?

PROFIL : Qui est Giorgia Meloni, le probable prochain Premier ministre italien ?

Giorgia Meloni, leader du parti Frères d’Italie, lors d’un meeting électoral à Ancône, dans le centre de l’Italie, le 23 août. Photo de Vincenzo PINTO / AFP

Selon les sondages, la coalition de droite italienne est en passe de remporter haut la main les élections du 25 septembre, avec le parti de Meloni en tête.

Meloni deviendrait alors probablement la première femme Premier ministre du pays – et la première dirigeante d’un parti post-fasciste à occuper cette fonction.

De petite taille et avec des cheveux blonds raides, cette femme de 45 ans contraste fortement avec les hommes qui dominent la politique italienne, et elle et son parti jouent beaucoup sur sa marque personnelle.

“Je suis Giorgia, je suis une femme, je suis une mère, je suis italienne, je suis chrétienne”, a-t-elle déclaré lors d’un rassemblement à Rome en 2019, tandis que les panneaux d’affichage de la campagne sont dominés par son visage souriant.

Meloni a bénéficié du fait que le sien est le seul grand parti à être resté en dehors du gouvernement du Premier ministre sortant Mario Draghi au cours des 18 derniers mois, ce qui lui permet d’affirmer qu’elle peut offrir aux électeurs un nouveau départ.

Giorgia Meloni a cherché à éloigner son parti de ses racines post-fascistes. Photo de Vincenzo PINTO / AFP

Elle se présente aux élections dans le cadre d’une coalition avec la Ligue anti-immigration de Matteo Salvini et Forza Italia de Silvio Berlusconi, mais son parti les éclipse dans les sondages d’opinion.

Dans ses discours publics, elle est intense et combative et s’insurge contre l’Union européenne, l’immigration de masse – elle veut un blocus naval pour arrêter les bateaux venant d’Afrique du Nord – ainsi que l’avortement et les “lobbies LGBT”.

“En termes généraux, Meloni représente un point de référence pour la protestation, la désaffection”, a déclaré à l’AFP Sofia Ventura, professeur de sciences politiques à l’Université de Bologne.

Les Frères d’Italie sont nés du mouvement post-fasciste du pays, mais Meloni a cherché à prendre ses distances avec ce passé – tout en refusant de le renier entièrement.

Meloni a aidé à cofonder le parti en 2012, bien qu’ils n’aient obtenu que quatre pour cent des voix en 2018, alors que les chiffres actuels des sondages sont d’environ 24 %.

Son propre parcours politique remonte à bien plus loin.

Elle était une adolescente militante de l’aile jeunesse du Mouvement social italien (MSI), formé par les partisans du dictateur fasciste Benito Mussolini après la Seconde Guerre mondiale.

La dirigeante des Frères d’Italie, Giorgia Meloni (G), est pressentie pour devenir le prochain Premier ministre italien dans le cadre d’une coalition forte avec Forza Italy de Silvio Berlusconi et la Ligue de Matteo Salvini. Photo par Andreas SOLARO / AFP

A 19 ans, faisant campagne pour l’Alliance nationale d’extrême droite, elle a déclaré à la télévision française que “Mussolini était un bon politicien, dans la mesure où tout ce qu’il a fait, il l’a fait pour l’Italie”.

Après avoir été élue députée de l’Alliance nationale en 2006, elle a répété une affirmation populaire au sein de l’extrême droite italienne selon laquelle les décisions du dictateur de promulguer des lois raciales et d’entrer dans la Seconde Guerre mondiale aux côtés d’Hitler étaient des “erreurs”.

Deux ans plus tard, elle est nommée ministre de la jeunesse dans le gouvernement de Silvio Berlusconi, devenant ainsi à 31 ans le plus jeune ministre de l’Italie d’après-guerre.

“La droite italienne a livré le fascisme à l’histoire depuis des décennies”, a-t-elle déclaré dans un message vidéo trilingue envoyé aux correspondants étrangers ce mois-ci.

Elle insiste sur le fait qu’au sein de son parti “il n’y a pas de place pour les attitudes nostalgiques”.

Son parti tire son nom de la première ligne de l’hymne national italien et son logo comprend la même flamme que celle utilisée par le MSI, dans les couleurs vert, blanc et rouge du drapeau du pays.

Elle a refusé les appels à changer le logo, se disant “fière” de celui-ci, et insistant sur le fait que la flamme n’a “rien à voir avec le fascisme”.

Née à Rome le 15 janvier 1977, Meloni a été élevée par sa mère dans le quartier populaire de Garbatella, après le départ de son père.

Elle se décrit sur ses profils de médias sociaux comme une ” romaine, politicienne et journaliste… mais avant tout, italienne “.

Meloni a une fille, née en 2006, avec son partenaire journaliste de télévision.

Elle parle anglais, espagnol et français et aurait des contacts étroits avec d’autres partis européens d’extrême droite, notamment le parti espagnol Vox et le parti polonais Droit et Justice.

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