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Espagne

Le chef de l’espionnage espagnol sur la sellette suite au scandale du piratage téléphonique

Le chef de l'espionnage espagnol sur la sellette dans le scandale du piratage téléphonique

Paz Esteban (G), qui a prêté serment à la tête du CNI en février 2020, à côté de la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles (D). Photo : Ministère de la Défense

Paz Esteban, première femme à diriger l’agence de renseignement espagnole CNI, s’est présentée devant une commission parlementaire pour être interrogée sur l’affaire qui fait la une des journaux depuis plusieurs jours.

Le scandale a éclaté le mois dernier lorsque l’organisme canadien de surveillance de la cybersécurité Citizen Lab a déclaré que les téléphones de plus de 60 personnes liées au mouvement séparatiste catalan avaient été mis sur écoute à l’aide du logiciel espion Pegasus après l’échec de la tentative d’indépendance en 2017.

Les séparatistes catalans ont immédiatement pointé du doigt le CNI et ont menacé de retirer leur soutien au gouvernement minoritaire du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez si des têtes ne tombent pas.

Le gouvernement de Sánchez dépend du parti séparatiste catalan ERC pour faire passer des lois et rester au pouvoir jusqu’aux prochaines élections générales prévues fin 2023.

Lundi, le gouvernement a annoncé que les téléphones de Sánchez et de la ministre de la Défense Margarita Robles, dont le ministère supervise le CNI, ont été piratés l’année dernière par le même logiciel espion fabriqué par le groupe israélien NSO.

Cette révélation a soulevé des questions sur les responsabilités et sur l’adéquation des protocoles de sécurité en Espagne.

A la question de savoir si Esteban, qui dirige le CNI depuis 2020, restera à son poste, la porte-parole du gouvernement Isabel Rodríguez a déclaré mardi qu’elle ne voulait pas “parler de scénarios futurs”.

Les séparatistes catalans et le parti de gauche Unidas Podemos, partenaires juniors de la coalition de M. Sánchez, exigent la démission du ministre de la défense pour cette affaire.

Certains médias espagnols ont pointé du doigt le Maroc, qui était en conflit diplomatique avec l’Espagne à l’époque, mais le gouvernement a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve de l’identité du responsable.

Le logiciel espion Pegasus infiltre les téléphones portables pour extraire des données ou activer une caméra ou un microphone afin d’espionner leurs propriétaires.

Le groupe NSO, basé en Israël et propriétaire de Pegasus, affirme que le logiciel n’est vendu qu’aux agences gouvernementales pour cibler les criminels et les terroristes, avec le feu vert des autorités israéliennes.

La société a été critiquée par des groupes de défense des droits de l’homme pour avoir violé la vie privée des utilisateurs dans le monde entier et elle fait l’objet de poursuites judiciaires de la part de grandes entreprises technologiques comme Apple et Microsoft.

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