L’attaque vicieuse de Madrid sur un jeune homme gay choque l’Espagne

L’attaque de dimanche est survenue deux mois seulement après qu’un jeune homme gay ait été battu à mort dans le nord de l’Espagne lors d’une autre attaque homophobe présumée qui a choqué l’Espagne.

La victime, âgée de 20 ans, a été attaquée par huit assaillants masqués à l’entrée de son immeuble d’habitation dans le quartier branché de Malasana, a déclaré une porte-parole de la police.

Crachant des insultes homophobes, ils lui ont coupé la lèvre inférieure avec un couteau puis ont gravé le mot “maricon” sur ses fesses, l’équivalent espagnol de “pédé”, a-t-elle déclaré, confirmant les détails publiés par le site d’information El Periodico.

La nature sauvage de l’attaque a choqué l’Espagne, un pays qui a une approche très ouverte de la sexualité et où une récente enquête de YouGov a montré que 91% des gens soutiendraient un membre de leur famille s’avérant être lesbienne, gay ou bisexuel.

La police enquête sur l’incident et recueille “autant de preuves que possible à partir des caméras de sécurité et des témoins”, a déclaré la porte-parole.

“La police cherche à arrêter et à identifier ces personnes et à clarifier s’il s’agissait vraiment d’une attaque homophobe ou d’un crime de haine.”

L’attaque a suscité une vive réaction du gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, dont la porte-parole Isabel Rodriguez a exprimé sa “plus grande condamnation” de la violence après la réunion hebdomadaire du cabinet de mardi.

Sanchez a également convoqué une réunion urgente du comité des crimes haineux pour vendredi.

“Les crimes de haine exigent la réprobation sociale et politique la plus forte”, a-t-elle déclaré, promettant que le gouvernement utiliserait “tous les instruments légaux disponibles” pour combattre de telles attitudes et “les discours qui encouragent la haine”.

Sanchez avait tweeté sa propre condamnation lundi, affirmant qu’il n’y avait “pas de place pour la haine” dans la société espagnole et s’engageant à travailler pour “un pays ouvert et diversifié, où personne n’a peur d’être qui il est”.

Les groupes de défense des droits ont immédiatement réagi en appelant à plusieurs manifestations, dont l’une aura lieu mercredi soir sur la place Puerta del Sol, et une seconde, intitulée “Ils nous tuent”, au même endroit samedi.

L’attaque est survenue deux mois après que Samuel Luiz, 24 ans, ait été battu à mort près d’une boîte de nuit dans la ville de Coruna, dans le nord du pays, une attaque dénoncée par Sanchez comme “sauvage et sans pitié” qui a fait descendre des foules immenses dans les rues en signe de protestation.