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Italy

La photographe italienne anti-mafia Letizia Battaglia meurt à l’âge de 87 ans

Italian anti-mafia photographer Letizia Battaglia dies aged 87

Letizia Battaglia photographiée lors d’une exposition de son travail à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, en 2016. Photo par ERIC CABANIS / AFP

Lauréate du prix, Battaglia, qui se rendait à toute vitesse sur les lieux des meurtres dans les années 1980 sur sa Vespa pour témoigner de la violence, a fait exploser l’image romancée et aseptisée de Cosa Nostra.

Leoluca Orlando, maire de Palerme, a déclaré que sa mort, survenue mercredi dernier, avait privé sa ville, la capitale sicilienne, d’une “femme extraordinaire” qui a joué “un rôle emblématique dans le processus de libération de Palerme de l’emprise de la mafia”.

Battaglia, un militant anti-mafia qui est devenu un politicien local à Palerme et ensuite un membre de l’assemblée régionale sicilienne, a commencé dans le département photo d’un quotidien local.

“Il peut y avoir cinq meurtres dans la même journée,&rdquo ; dit-elle en 2006, lorsqu’une collection de ses photographies de meurtres commis par le crime organisé a été présentée dans une exposition à Rome.

“Le travail était épuisant mais on ne pouvait pas rester les bras croisés, avec notre petite mafia sur notre petite île.

“Nous devions témoigner de cette violence et le monde devait le savoir.&rdquo ;

Une exposition des œuvres de Letizia Battaglia’au Palazzo Fontana di Trevi à Rome, en 2006. Photo de GIULIO NAPOLITANO / AFP

Le ministre de la Culture Dario Franceschini a pleuré jeudi, “Une grande photographe, une grande femme italienne qui, avec son art et ses photographies, s’est engagée dans d’importantes luttes de dénonciation et d’engagement civil. &rdquo ;

Les photos de Battaglia’montrent une petite rue de Palerme, l’intérieur d’un appartement, le mur blanc d’une charcuterie, une rampe de garage, l’arrière d’un bus, un siège de voiture.

Ils ont tous un point commun : capturés en noir et blanc, un corps gisant sur le sol près d’une mare de sang, ou un visage déchiré par une balle.

Letizia Battaglia ’Arrestation du chef de la Mafia Leoluca Gagarella, Palerme, 1980&Prime ; en exposition à Rome en 2006. Photo : GIULIO NAPOLITANO / AFP

C’était l’époque où le clan Corleone se battait pour accéder au pouvoir, avec à sa tête les patrons Toto Riina et Bernardo Provenzano &ndash ; qui ont finalement été arrêtés le mois dernier après des décennies de cavale.

Qu’il s’agisse de juges jugés trop interventionnistes, de politiciens locaux ou de jeunes trafiquants de drogue, la “guerre de Palerme” a fait des centaines de morts en l’espace de quelques années, souvent abattus en plein jour et dans des lieux publics.

Les photos de Battaglia sont sans pitié. Les visages des morts sont montrés avec des yeux grands ouverts, surpris par la mort. Les amis et les parents se lamentent, tandis que les badauds se pressent autour de la scène avec des expressions de curiosité ou de résignation.

En 2006, elle a déclaré que ces temps sanglants étaient peut-être révolus, mais pas la mafia. [L’exposition de Rome, dit-elle, était “un appel à l’aide, car les conséquences de la mafia sur notre île sont plus insupportables que jamais”.

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